C'est l'histoire d'un lapin géant et invisible...

Harvey, c'est un lapin géant de plus de deux mètres, invisible aux yeux de presque tous hormis ceux de James Stewart dans ce film qu'on pourrait classer dans la catégorie imaginaire "comédie / feel good movie / ersatz de It's a wonderful life". Soit donc ce personnage aux contours flous pendant une petite heure, gentil, naïf, et flanqué d'un ami imaginaire que tout son entourage semble avoir accepté. On le suit dans son délire, on lui paye des coups, on alimente ainsi son illusion et on profite de sa générosité et de sa naïveté apparente. Mais un jour, c'est la petite goutte de folie qui fait déborder le vase familial, et il est question de le ferme enfermer dans un hôpital psychiatrique...


Le ton plutôt doux de cette comédie a ses petits côtés charmants, peut-être un peu trop gentillet sur les bords. La pilule passera plus ou moins bien, selon l'intérêt que l'on porte pour l'acteur, James Stewart. Loin d'être une référence pour "Donnie Darko" (qui comprenait également un lapin géant et invisible), le lapin en question est tout gentil, n'apporte pas un message d'apocalypse, et a même quelques dons assez pratiques, à utiliser avec parcimonie. Le très bon point du film, c'est qu'après une heure de film où le point de vue est resté extérieur au personnage principal, passée à l'observer avec amusement et distance, Stewart donne sa vision des choses. Il décrit un monde bien différent du nôtre, mais pas si différent, simplement interprété de manière très originale, avec d'autres codes. On réalise alors que plus que d'un malade mental, il s'agit d'un adulte empêtré dans ses rêves et dans son imagination d'enfant. En embarquant dans sa galère le directeur de l'hôpital, "Harvey" aborde le caractère contagieux de ces rêveries, presque nécessaires, cette douce folie qui permet ou peut permettre de réinventer le monde selon ses envies passagères.


Je crois bien qu'on peut avant tout classer ce film dans la catégorie "mignon" et "touchant". À bon entendeur...


[AB #142]

Créée

le 20 oct. 2016

Critique lue 1.3K fois

4 j'aime

Morrinson

Écrit par

Critique lue 1.3K fois

4

D'autres avis sur Harvey

Harvey
Kobayashhi
7

Plus fort que Bugs Bunny et le Doctor, voici Harvey !

Harvey, c'est l'exemple type d'un film qui aurait pu rester anecdotique et sombrer dans l'anonymat le plus total sans un acteur solide pour incarner véritablement son personnage et porter ce récit...

le 4 oct. 2013

20 j'aime

6

Harvey
Cmd
9

The happy man, the pooka and the psychiatrist

Parfois on a tellement de respect, tellement d'émotions pour une oeuvre qu'on va la brandir tel le Saint Graal, battre la campagne, le tambour de guerre et tout opposant pour mieux répandre l'allègre...

Par

le 24 juil. 2012

16 j'aime

11

Harvey
busterlewis
7

Critique de Harvey par busterlewis

Harvey, pièce de théâtre maintes fois adaptées (elle l'est en ce moment à Broadway avec Jim Parsons, le Sheldon de Big Bang Theory), est aussi devenu en quelque sorte un classique du cinéma. Et cela,...

le 14 mai 2012

5 j'aime

Du même critique

Boyhood
Morrinson
5

Boyhood, chronique d'une désillusion

Ceci n'est pas vraiment une critique, mais je n'ai pas trouvé le bouton "Écrire la chronique d'une désillusion" sur SC. Une question me hante depuis que les lumières se sont rallumées. Comment...

le 20 juil. 2014

144 j'aime

54

Birdman
Morrinson
5

Batman, évidemment

"Birdman", le film sur cet acteur en pleine rédemption à Broadway, des années après la gloire du super-héros qu'il incarnait, n'est pas si mal. Il ose, il expérimente, il questionne, pas toujours...

le 10 janv. 2015

139 j'aime

21

Her
Morrinson
9

Her

Her est un film américain réalisé par Spike Jonze, sorti aux États-Unis en 2013 et prévu en France pour le 19 mars 2014. Plutôt que de définir cette œuvre comme une "comédie de science-fiction", je...

le 8 mars 2014

125 j'aime

11