"James Stewart donne une de ses meilleures interprétations dans ce film léger, basé sur la pièce de théâtre récompensé du Prix Pullitzer." Texte de la Jaquette du DVD.
Qu'il s'agisse d'un "film léger" comme le dit ce texte, il n'y a aucun doute au vue de la première heure, où "léger" semble être un véritable euphémisme.
Mais si comme le prétend ce même texte, il s'agit ici de l'un des meilleurs rôle de James Stewart, alors je ne peux que me réjouir de n'avoir vu aucun autre de ses films.
Censé jouer un fou alcoolique, et persuadé de nous faire croire en son lapin imaginaire à l'aide de grands gestes protecteurs, de clins d'oeils systématiques... Stewart frôle la niaiserie.
La première heure devient tout simplement insupportable puisqu'il faut ajouter à son interprétation une Joséphine Hull hystérique, une Peggy Dow qui semble se demander ce qu'elle fait là et une réalisation qui frôle les bas-fonds...
Et si, finalement, le problème venait du fait que ce film n'était rien d'autre qu'une pièce de théâtre filmée... Une pièce qui a certes reçu le Prix Pullitzer, mais une bonne pièce de théâtre a rarement fait un bon film de cinéma...
Pourtant un petit miracle semble se produire au bout d'une heure de film, lorsque Elwood, qui a perdu la trace de son ami imaginaire, entame un monologue où il raconte sa vision du monde et des gens qui l'entoure.
Le personnage d'Elwood prend forme à chaque mot, et ce qui n'était jusqu'ici qu'un pantin ridicule et vide de sens, devient au fil des phrases, un homme-enfant émouvant.
La film bascule alors dans une jolie réflexion sur le besoin de folie ordinaire. Les personnages ne sont plus là pour faire rire, ils sont soudain pris d'une certaine mélancolie et ils n'en sont que plus touchants.
Et lorsque le mot « Fin » tombe, on finit même par avoir oublié la banalité de la première heure.