Succès de vidéo-club, Hell night est la démonstration de ce qu’est une bonne opération marketing. Une affiche qui claque et qui vend de la terreur, une icône du film d’horreur en la personne de Linda Blair et le tour est joué. Ce slasher de série a cependant son originalité. En se déroulant dans un château prétendument hanté et tourné en costumes pour singer une soirée étudiante d’intégration, le film lorgne sur le cinéma gothique. L’idée est intéressante de faire se télescoper deux genres du film d’horreur qui cohabitent ici plutôt bien. En revanche, le résultat ne sort pas des sentiers battus, reprenant tous les codes du genre : jeunes personnages plus intéressés par leur flirt que par la situation dans laquelle ils se trouvent avant de déjanter complètement quand ils prennent conscience du danger. C’est ainsi qu’ils ne cessent de se séparer pour mieux être trucidés, de retourner dans un lieu dangereux plutôt que de s’enfuir, etc. Comme malheureusement beaucoup de titres, celui-ci enfonce donc des portes ouvertes et met en scène des situations plutôt ubuesques qui prêtent à sourire.
Ce canevas propre au slasher se retrouve aussi dans ses interprétations toujours un peu douteuses avec des jeunes acteurs débutants qui ne sont pas toujours vraiment fameux. Mais ce qui plombe ce slasher de série, qui s’efforce, malgré tout, d’innover, c’est son manque pathologique de rythme. Entre sa mise en place longuette et ses séquences qui n’en finissent jamais, l’ensemble n’est jamais tout à fait efficace. Réduit d’un gros quart d’heure, le résultat aurait sûrement plus dynamique. Les courses-poursuites sont sans fin quand elles s'engagent et les scènes de transition entre deux mises à mort sont amusantes à défaut d’être effrayantes. Autrement dit, la belle affiche qui nous promet de la pure terreur est terriblement mensongère même si, évidemment, le spectateur contemporain s'en doutait.
Un petit slasher donc typique du début des années 80 qui recherche l’originalité mais qui manque cruellement de rythme.