Après la bonne surprise du premier volet, la franchise Hellraiser a rapidement dégradé en qualité. Au point de sombrer dans les abîmes du direct-to-video après le quatrième volet (et oui les jeunes, on parle d'un temps où ne pas sortir en salles, ça craignait pour un film !).
Pourtant ce deuxième opus avait de quoi rassurer sur le papier. Le dérangé Clive Barker ne réalise plus, mais est mêlé à la production, étant entre autres responsable de l'histoire. La mise en scène est confiée à Tony Randel, monteur non crédité du premier film. La plupart des autres postes (musique, montage, photographie...) restant au main des mêmes personnes.
Côté acteurs, Andrew Robinson a choisi de ne pas revenir. Sean Chapman fait une apparition. Les cénobites réapparaissent également, étant devenus les emblèmes de cette franchise. Tandis que le rôle principal est à nouveau tenu par Ashley Laurence, et qu'ils ont eu la bonne idée de faire de Claire Higgins la grande méchante. Par ailleurs, un œil averti repèrera dans la dernière scène le même déménageur que dans le premier film !
Bref, tout a été fait pour tenter dans l'esprit du précédent... sauf que ça prend beaucoup moins.
Oui, les cénobites gardent leur statut d'arbitre de l'Enfer (ce qui sera peu à peu piétiné par les suites). Oui, il y a quelques réflexions (vite fait) sur douleur et plaisir. Mais l'intrigue apparait décousue et sans développement de personnages.
"Hellbound" est surtout construit comme une course-poursuite sans vrai moteur, où s'alignent les morceaux de boucherie.
Alors il faut reconnaître que mis à part quelques effets qui ont très mal vieilli, les passages sanglants prennent aux tripes (ho ho !). Les trucages sont réussis, en particulier les maquillages et les animatroniques. Les cénobites pètent toujours la classe. Le design du nouveau méchant cénobite est dégueux à souhait (dans le bon sens du terme). Tandis que la vision de l'Enfer est intéressante, sorte de labyrinthe cauchemardesque.
A l'image du film qui se veut beaucoup plus gore, Christopher Young a composé une BO bien plus éclatante, et assez jolie. Une oreille affutée entendra que le son/thème du dieu Léviathan n'est autre que le mot "GOD" codé en morse !
Par contre, sur les acteurs, si les "anciens" donnent le change, les nouveaux venus semblent un peu paumés... En tête, William Hope (le lieutenant Gorman dans "Aliens" !), à deux doigts du ridicule en médecin gentillet.
"Hellbound" est donc une suite en demi-teinte... qui se hisse pourtant sans difficulté dans le haut du panier de la franchise Hellraiser.
Je terminerai avec un avertissement : il existe deux versions du film, complète (1h39) et censurée (1h33). La version censurée, qui circule sur de nombreuses versions vidéos commercialisées en France, est épouvantable. Puisque des plans ont été coupés en plein milieu de scène, nuisant grandement à la cohérence du film, déjà décousu. Sans parler des coupures en plein dans la musique...