J'étais resté sur une appréciation perplexe de ce deuxième volet, un peu brouillon, un peu manqué. En le revoyant dans de bonnes conditions, dans sa version la plus complète, il ressort que le film est, certes, toujours aussi bancal, mais qu'il recèle des trésors d'imagerie et d'inventivité, qui en font une séquelle plus qu'honorable au classique de Clive Barker.
Visuellement, Hellraiser II est splendide. La photo est aussi maîtrisée que dans le premier opus, et rend hommage à des maquillages toujours aussi fascinants : la renaissance de Julia est un moment fort, tétanisant, audacieux, comme on en voit rarement. Sa réadaptation à la vie est douloureuse, sa seconde mort marquante, et l'interprétation de Clare Higgins en fait un des personnages les plus fascinants du cinéma horrifique. Le film est parsemé de visions alternant une poésie érotique et sanglante issue directement du premier volet, la représentation d'un enfer baroque tout droit inspiré d'Escher et des fulgurances oniriques inquiétantes.
C'est dans la narration un peu lâche que tient l'essentiel des faiblesses, ainsi que dans l'apparence grand-guignolesque du méchant du film, qui frôle le ridicule, malgré un concept dément, et qui annonce les Cénobites ratés du troisième opus. L'abus de punchlines un peu téléguidées (mais marrantes) tranche un peu avec le ton papal de son prédécesseur, mais ce n'est encore rien devant la sérialisation dommageable du 3.
Voici donc un film attachant, suite logique, ambitieuse et en fin de compte réussie de sa si décadente matrice. Un miracle fragile qui n'aura pas de lendemain, Hellraiser 3, malgré certaines qualités, se vautrant déjà avec complaisance dans le business de la suite pour la suite, tentant de créer une franchise de slasher avec 10 ans de retard et un matériau impropre.