"Henry: Portrait of a Serial Killer" s'inspire du vrai Henry Lee Lucas, tueur en série qui confessa (faussement) des centaines de meurtres. Ici, Henry est un trentenaire sociopathe, qui tue sans raison. Sur un coup de tête ou de manière préméditée, ciblant tous les âges et tous les genres.
Clairement, on est là sur du cinéma assez underground. Le budget est faible (110 000 dollars) et cela s'en ressent, mais John McNaughton parvient à faire avec. L'image crasseuse sert à l'ambiance glauque. Et apparemment beaucoup d'acteurs sont en fait des proches de la production, les accessoires leurs appartiennent, et les figurants sont simplement des gens filmés sur place !
Surtout, le film affiche une violence graphique et psychologique osée pour l'époque. Dont des exécutions sauvages et gratuites. Dès lors, il est peu étonnant qu'il ait galéré à trouver son chemin jusqu'aux spectateurs, entre la censure et les distributeurs frileux.
Toujours est-il que le résultat est une œuvre dérangeante pour son époque, évoquant le profil de tueurs plausibles. Le film est une chronique davantage qu'un récit, et peu laisser sur le carreau. Mais il faut signaler la prestation troublante de Michael Rooker, dont c'était le premier rôle au cinéma !
La légende raconte qu'il est resté dans son personnage tout le long du tournage (bonjour l'ambiance). A tel point que sa femme attendit la fin du tournage avant de lui annoncer sa grossesse...