Comme la vie est vaine.
C'est le seul message qui peut décemment frapper quiconque sort du visionnage de Her.
Se déroulant dans une société sinon futuriste, du moins dans une ambiance dite d'anticipation, le film livre un propos particulièrement grinçant sur les rapports humains et amoureux modernes. On ne peut pas dire que beaucoup d'espoir se dégage de tout ça. Ne reste qu'un énième appel à la mesure : si les humains s'individualisent et ne se voient plus capables de se confier à un autre de leur semblable, les machines prendront le relais. Mais à quel prix ? L'avertissement est sans pitié, confirmé par une conclusion grinçante, quoique pas assez assumée à mon goût. De mon point de vue, Theodor aurait dû en arriver au suicide, ne pouvant se résoudre à reprendre le cours de sa vie là où il l'avait laissée au moment de rencontrer Samantha.
Le film cumule pas mal de défauts : trop long, pas assez centré sur l'essentiel de temps en temps, et porté par un Joaquin Phoenix à la performance inégale selon les scènes. Toutefois, la pertinence de certains messages et la puissance du malaise que m'a inspiré Her suffit à lui attribuer un joli petit 7.