Her est un film extrêmement complexe et d'une intelligence remarquable. mais bon c'est bien sympa de dire cela, il faudrait peut être expliqué pourquoi.
Je pourrais commencé à parler de la réalisation, aah c'est bien ça, mais tout d'abord attaquons l'aspect du film qui permet une mise en scène quasi parfaite : ainsi, Spike Jonze dans ce film parlant d'une relation entre un ordinateur et un humain essaye par tout les moyens qu'on s'identifie à son personnage. Alors il va tout simplement dans sa réalisation inclure Jojo (Joaquin Phoenix)au centre de tout ses putains de plan, il va aussi, surtout lors des champs contre champs prendre le point de vue de Théodore ( toujours le même Joaquin Phoenix) grâce à son placement astucieux de la caméra.
Mais le bon vieux Jonze est plus intelligent que ça puisqu'en s'attachant d'une manière extrêmement puissant au personnage il nous confronte ,de manière bien sûr pas du tout manichéenne, à un sentiment de malaise, on se question pendant le film sur cette relation plus que bizarre. Il oppose amour et malaise et nous met dans une position qui nous dérange: face à cette amour pure pourquoi j'éprouve un certain mal être ? Et puis petit à petit l'amour prend le dessus, parce que l'amour est avant tout un sentiment plus que complexe et totalement ingérable, ingérable alors libre , alors sans contraintes physique ou moral, on peut donc aimer qui on veut. Devant cela Spike Jonze essaye peut être de nous le faire comprendre et l'amour est alors acceptée par nous. Il en vient alors toute la direction artistique qui ne tombe en aucun cas d'un certain style néo punk noir ou les immeubles sont crades, ou il peut tout le temps, ou la pollution omniprésente nous empêche de voir à plus de 50 mètres .
Il apporte avec un optimisme rare ce futur en l'encrant totalement dans la réalité : en effet , toutes les scènes à l’extérieur sont filmées à Los Angeles dans la rue, bien sur magnifiée. Et en le magnifiant sans cesse, comme si l'homme maintenant avait trouvé les solutions parfaites pour une vie parfaite. Malheureusement ce n'est pas la beauté de la ville et des appartements qui va rendre l'homme heureux. l'homme est seul, délaissé par la société, l'homme ne peut pas vivre sans sentiments et dépend totalement d'eux. Il y a alors une certaine mélancolie qui se dégage et qui nous touche au plus profond de notre être.
Et tout ce que je viens de dire se retrouve dans la mise en scène : en effet, Spike Jonze magnifie le malaise, tout le truc malsain se retrouve désormais beau. Dans l’esthétique très lécher on retrouve un grand angle qui normalement est sensé représenté une sorte de débilité de l'homme et surtout de la société comme dans Brazil de Terry Gilliam. Jonze prend alors ce code et en détourne totalement son fond pou produire une sorte de cohabitation parfaite entre le malaise et l'amour ou encore une sorte de victoire par chaos de l'amour. ou encore une grande profondeur de champ qui devrait normalement nous éloigner des personnages nous rend encore plus près d'eux : en effet, Théodore filmé en grand angle avec un énorme profondeur de champ arrive à nous toucher d'une manière absolument magnétique de par la BO qui encore une fois mélange mélodies mélancoliques et sons futuristes, de par sa voie d'une sensibilité hors norme, mais surtout par la constatation la constatation de sa solitude qui est mise en avant par la réalisation. Les compositions parfaites et la caméra portée à l'épaule renforce bien sur ce sentiment.

Ce film qui a été traité de misogyne par certains critiques ( putain mais qu'est ce qui sont con!!)
est bien entendu tout autre. Il faut bien avouer que la plupart des comédies romantiques sont misogynes, elles mettent en scène des hommes se servant des femmes pour évoluer. Et vous voyez ou je veux en venir : dans her c'est tout l'inverse , la femme ici dénuée de physique évolue grâce à l'homme et se libère même de lui.

Spike Jonze signe ici un film brise cœur, attachant, avec un vrai parti pris esthétique, intelligent, original, apportant une vrai réflexion, cassant les codes, philosophique. Et surtout il nous met face à nos émotions.

Raphtur
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le 9 mai 2020

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