Sommet de niaiserie pas si futuriste que cela.
Adulé par une frange cinéphile qui parle du Septième Art avec le petit doigt en l'air, Spike Jonze, qui doit son succès à "Dans la peau de John Malkovich", une arnaque qui n'avait de prétention que la vacuité, se terminant dans un aveu de faiblesse, sans aucune conviction, et qui avait lamentablement porté à l'écran un livre pour enfant de 20 pages (Max et les maximonstres) en en faisant une nostalgie puante, chère aux trentenaires et plus, qui se réfugient dans leur enfance à la moindre contrariété, style: c'était tellement mieux avant, revient sur le devant de la scène avec un film qui a volé le prix du meilleur scénario original aux derniers Golden Globes et Oscars, face à "Nebraska" ou "Dallas Buyers Club".
Trois mots viennent à l'esprit pour résumer cette entreprise poussive: long, ennuyeux et terriblement bavard. Certe, Her part d'une bonne idée, mais c'est tout. Le pire dans l'affaire c'est le sentimentalisme désincarné dans un monde pas si futuriste que cela qui cherchent à émouvoir les esprits par des artifices racoleurs très à la mode dans le si joli univers du divertissement roi. Le héros principal (pour que l'on ne voit pas sa fameuse cicatrice, ce pauvre Joaquin Phoenix est affublé d'une moustache aussi ringarde que ces vêtements) travaille pour une entreprise qui écrit informatiquement des lettres intimes sous forme manuscrite pour des clients qui ne savent plus rien faire sans assistance électronique. Sur le point de divorcer, il tombe amoureux de la voix de sa secrétaire personnelle (Scarlett Johansson), un gadget avec qui il converse pendant des heures en croyant qu'il est le seul à qui elle accorde autant de temps et d'attention.
Ce monde atroce qui relaie l'humain à une larve ayant besoin d'assistance pour un oui ou un non, après avoir perdu ce qui fait sa différence pour la confier à des machines sans âme, fait froid dans le dos sans n'être jamais vraiment mis en cause. En gros, Spike Jonze signe un film chimérique sur les chimères, digne des pires ouvrages de la collection Arlequin, tellement il est pétri de niaiserie.