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30 minutes. 30 putain de minutes. Je crois n'avoir jamais sorti aussi longtemps mon chien.

C'est le temps qu'il m'a fallu pour arrêter de pleurer. Pas de tristesse. Pas de joie non plus. De bouleversement plus.

Ce film est un choc. Et pour le critiquer (vu ma note la critique sera fortement positive) je vais le faire en deux parties, l'une que j’appellerai physique et l'autre dite psychique.


I. Physique :

Her est le premier film de Spike Jonze que je vois. Et je crois m'attaquer à son plus beau pour débuter.
L'image est sublime, avec une distance focale très réduite créant des flous, des gros plans et des jeux de lumières jamais vus auparavant (rappelant d'ailleurs l'image d'un appareil photo type Canon Eos...).
Les décors (aussi bien naturels qu'urbains) sont sublimés par la caméra furtive, discrète et intimiste du réalisateur qui concentre son objectif sur les moindre petits détails qui font de ce monde un beau monde (de la poussière qui vole, jeu de cache avec le soleil derrière arbres, fumée qui s'échappe d'une bouche d'égout dans la rue...).
C'est dans ces décors sublimes, parfois rétros ( à l'image du look 70's du héros), que vont évoluer les deux acteurs. Joaquin Phoenix sort (heureusement) de sa prétendue retraite et nous livre son rôle le plus émouvant ; le moindre sourire, regard, mouvement de sourcil nous fait fondre en larme. C'est l'un des seuls acteurs dans lequel j'ai vu défiler autant d'émotions. Je ne peux pas en dire autant de Scarlett Johansson qui ne se montre jamais. Seule sa voix suave et curieuse livre ici le rôle le plus important de sa carrière (à mon goût)(et c'est triste à dire).
La musique est envoûtante et les thèmes aux pianos hypnotisent et plongent dans une ambiance intimiste parfois terriblement émouvante (à li'mage du morceau qui accompagne le plan final). On remarque la place et l'importance de cette bo aux nombres de scènes qui n'offrent que des images et la musique d'Arcade Fire.
Et que dire du scénario à part qu'il est surement le plus original jamais récompensé dans la catégorie "meilleur scénario original" des oscars !

II. Psychique :

Spike Jonze, en plus de nous livrer une histoire d'amour nouvelle génération, nous offre de plus une profonde réflexion sur la société actuelle / futuriste.
En effet les hommes évoluent tous ensembles, en une masse compacte mais sans se parler, chacun rivés sur leurs téléphone et leurs oreillettes. Est ce insupportable et invivable ? Ou est ce normal, acceptable et même agréable ? Jonze ne juge pas, il montre. Au spectateur de se faire son analyse. Le contact humain se perd, mais celui qui se crée avec les "OS" semble bien plus puissant..
A toutes ces questions de société qui vous font bien ruminer toute la nuit s'ajoutent toutes les réflexions sur l'AMOUR. Et chaque personne (et c'est là la puissance du film) se posera des questions différentes, s'identifiera (ou non) au personnages, comprendra (ou repoussera) les idées véhiculées par le film...

30 minutes dehors, seul, dans un parc (à croire que la solitude et le contact avec "la nature" restent des critères nécessaires pour réfléchir et sur sa propre vie) à pleurer et revoir les plans du films qui, à l'heure où j'écris ces mots, soit plus de 2 mois plus tard, me donnent encore les larmes aux yeux. (voir lien si dessous)

A voir. Absolument

Créée

le 24 juil. 2014

Critique lue 1.8K fois

16 j'aime

Charles Dubois

Écrit par

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