Il ne faut pas oublier que « Her » est une histoire d’amour, et probablement une des plus belles qu’il m’ait été donné de voir. Tout et rien ne les opposent. Simplement une dimension, mais l’amour traverse tout ça ; on aime nos morts, alors pourquoi ne pas aimer des intelligences artificielles ? (idée reprise d’Interstellar, je sais, mais elle s’accorde parfaitement bien au sujet)
L’intemporalité nous pousse à nous projeter avec Théodore dans son histoire d’amour, qui semble être banale pour son entourage. Nous ne sommes pas dans un monde futuriste, le monde dans lequel avance Théodore pourrait être le nôtre dans à peine 30 ans. Mais ce qui m’attrista c’est de voir la déshumanisation totale de l’environnement qui apporte une solitude extrême à tous les individus, rares sont les personnes dans les scènes sans oreillettes. On se tourne donc vers des intelligences artificielles, qui nous aimeront puisqu’autour de nous, personne n’est capable de le faire, ou du moins, plus personne ne le fait.
Samantha a raison, et nombreux sont les philosophes qui l’ont compris bien avant elle : un corps est un handicap tout en étant le plus beau des cadeaux. Il nous offre nos sens pour une durée limitée, mais l’esprit lui perdure, dans la souffrance, la joie, l’esprit est là et évolue alors que le corps lui s’affaiblit. Je pense que c’est ce que Jonze a voulu nous dire, qu’il ne faut pas seulement être empirique, il faut savoir se détacher de notre corps qui nous emprisonne et vivifier notre esprit dans un monde où, encore une fois, on nous force à le délaisser au point où on en oublierait d’aimer.