Tom Hanks et Robin Wright se retrouvent trente ans après “Forrest Gump”, toujours devant la caméra du grand conteur qu’était et qui est toujours (plus que jamais d’ailleurs), Robert Zemeckis. On connaissait le penchant du réalisateur de “Retour vers le Futur”, pour les mises en perspective - assez kamikazes - de ses récits (souvenons-nous de “Bienvenue à Marwen” notamment). Avec “Here”, Robert Zemeckis choisit le parti-pris du lieu unique (hormis quelques passages préhistoriques et historiques), à savoir celui d’un living-room d’un pavillon de banlieue qui fait face à une demeure qui fut partie prenante dans la jeune histoire américaine. Ici, on est loin de l'esbroufe cinématographique du moment cachant la vacuité du scénario car Zemeckis et son scénariste Eric Roth (“Munich”), d’après la bande dessinée éponyme de Richard McGuire, ont une histoire universelle à nous narrer. Il sera question des liens du sang dans tous leurs états, du temps qui passe, de la maladie et du deuil, au travers de plusieurs familles sur plusieurs époques et générations, le tout, en un seul décorum ! Pour rajeunir Tom Hanks et Robin Wright (le couple fil rouge du récit), l'intelligence artificielle sera de mise et le résultat est surprenant. Au-delà de la prouesse technologique, le film insuffle un sentiment de proximité avec les personnages, lors du visionnage de “Here”, chacun d’entre nous y puise les bons et les mauvais souvenirs de sa propre histoire…