La sortie d'Heroico, le deuxième long-métrage de David Zonana, a suscité une vive controverse au Mexique, assez logique si l'on considère l'aspect de quasi pamphlet du film, vis-à-vis de la façon dont sont traitées et formées les recrues de l'académie militaire du pays. Bienvenue dans l'armée mexicaine, semble nous dire Heroico qui suit de manière classique l'itinéraire d'un jeune homme aux origines indigènes, aussi idéaliste que décidé à subvenir ainsi aux besoins de sa mère malade. Fort efficace par sa mise en scène sèche et son montage abrupt, le film ne fait hélas guère dans la dentelle et sa constante surenchère dans la violence et les humiliations ne fait que desservir un propos qui tire sa source de faits réels, mais en les accumulant de façon bien trop lourde. Heroico entend susciter l’écœurement de son public et y parvient sans peine, en un peu moins de 90 minutes. S'y ajoute la manie de mêler progressivement les scènes réalistes avec d'autres existant seulement dans l'imagination de son jeune héros, au point qu'il n'est presque plus possible, à un moment donné, de faire la part des choses. Très inspiré par le Kubrick de Full Metal Jacket mais aussi de Shining, Heroico est victime d'un excès de volonté démonstrative mais n'est pas pour autant à négliger sur ce qu'il montre, certes sans nuances, de l'effrayante culture mexicaine de la violence.