Luis, un jeune homme de 18 ans, intègre un collège militaire dans l’espoir de s’assurer un meilleur avenir et surtout, obtenir une mutuelle pour payer les soins de sa mère malade. Sur place, il va rapidement être confronté à un système rigide et violent, dans l'optique d’en faire un soldat parfaitement soumis à sa hiérarchie…
Avec Heroico (2024), David Zonana nous plonge tête la première dans l’horreur d’un collège militaire où brimades et autres humiliations sont monnaie courante. Il en profite aussi pour mettre en lumière le racisme dont sont victimes les indigènes, ainsi que les pratiques répréhensibles de l'Heroico Colegio Militar (une célèbre institution au Mexique, entachée par plusieurs affaires de violences au sein de ses formations).
Il en résulte un film brut de décoffrage, certes prévisible, mais suffisamment puissant pour nous tenir en haleine pendant toute la durée du film. Et comme un joli pied de nez auprès de l’institution et du gouvernement, le film n’ayant pu être tourné dans le véritable collège militaire, le réalisateur a situé son intrigue au “Centre Ceremonial Otomi” à Temoaya, avec son architecture inspirée de la culture aztèque (un décor qui rappellera quelques souvenirs aux plus nostalgiques d’entre nous, puisque c’est à cet endroit qu’a été tourné plusieurs séquences d’un James Bond : Permis de tuer - 1989).
Impossible bien évidemment de ne pas repenser à Full Metal Jacket (1987) de Stanley Kubrick, avec la déshumanisation des soldats hyperréaliste. Côté interprétation, il faut saluer les excellentes interprétations de Fernando Cuautle (le sergent Sierra) et Santiago Sandoval Carbajal (Luis). Un pamphlet brillant auquel on ne reste pas insensible.
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