Est-ce que Robert Pattinson rejoint Matthew McConaughey ? Non. Tous les trous noirs sont noirs mais ne se ressemblent pas. Pas de bibliothèque dans celui-là, juste le générique. Heureusement car c'était assez long comme ça.
Je n'avais pas eu vent de ce film avant de le croiser par hasard sur MyCanal la nuit dernière. Séduite par son pitch prometteur, j'ai immédiatement voulu m'y plonger. Résultat : un joli plat sur la surface d'un lac gelé. Ça pique. High Life n'est rien d'autre qu'une version minimaliste de l'Interstellar de Nolan, qui me laisse le même goût de déception, un peu moins amer, certes, parce que ne l'ai pas attendu pendant plusieurs années en m'émerveillant devant des teasers me le vendant comme le plus grand film d'exploration spatiale de l'histoire après 2001 (même je ne suis pas une grande afficionada de ce Kubrick, il faut reconnaître que c'est un monument qui ne règne définitivement pas dans la même cour).
Attention spoilers. Claire Denis ne nous dit rien, ou presque, sur ces criminels condamnés à mort à qui on laisse un "seconde chance" : un aller simple pour une mission hors du système solaire. Elle se contente de jeter des coquilles vides (à ce niveau ce ne sont plus des personnages) au hasard dans un vaisseau. Pour faire simple, on se retrouve avec une scientifique nymphomane qui essaie de faire pousser des fœtus extra-terrestres dans les utérus de ses congénères, une bande de sauvages qui s'entretuent, et Monte, qui sera le seul survivant de l’équipage d’origine, forcé d'élever sa fille tout en continuant de s’enfoncer toujours plus loin dans les confins de notre galaxie, à la vitesse de la lumière. Ces deux derniers protagonistes, auxquels on aurait adoré s'attacher, finissent par disparaître dans un trou noir en nous abandonnant avec tous nos "Pourquoi ?", nos "Comment ?" et le reste de nos attentes.
Je ne comprends pas comme il peut être possible de gâcher à ce point des idées aussi bonnes. En fait, je suis fatiguée du cinéma qui veut faire du conceptuel (parce qu'évidemment on nous propose des scènes psychés - esthétiques, le problème n'est pas là - mais tombées comme un cheveux sur la soupe et ne servant en rien la narration, de toute façon quasi inexistante) en n’ayant rien à dire (et à fortiori lorsqu’il veut le faire au-delà de notre atmosphère). La branlette intellectuelle est un art que j’apprécie pourtant, mais tout le monde ne peut pas avoir le génie de Terrence Malick (j'écris ça sans aucune ironie, The Tree Of Life siégeant fièrement sur le trône de mon top 10).
Dis, Ad Astra, tu ne me décevras pas toi, hein ?