Le kilt de l'homme à tête de playmobil.

C'est l'histoire d'un gars aux cheveux longs et au regard profond qui voyage dans le temps, cherchant à vivre sa vie comme il l'entend. Manque de bol, c'est un "immortel". La tête tranchée, et hop, plus d'immortel. Il a beau se prendre cinquante coups de couteau/épée, il ne mord jamais la poussière. En tutu, en kilt, en parka... L'immortel survit.


L'immortel, c'est Christophe Lambert, tout juste sorti de sa blondeur arboré chez Luc Besson. Si j'aurai eu le privilège de choisir un autre acteur, ça aurait été Jean-Claude. Jean-Claude Van Damme, acteur et penseur de profession. Parce que ce film, c'est un petit festival où notre belge préféré se serait amusé comme un petit fou. Mais c'est Lambert, moins d'attirance ou de sympathie, dommage.
Mais ça, c'était au début.


Parce que dans Highlander (le titre laisse rêveur), l'homme aux lunettes toujours colorées signe une performance ahurissante. Ahurissante car il n'est, mais jamais, dans la peau de son personnage. Connor MacLeod est censé être un bonhomme, un vrai de chez vrai : fort, viril, courageux, imposant... Tout le contraire que donne Lambert à son personnage. Il suffit d'aborder ces gimmicks faciales : entre le regard témoignant d'une vacuité incroyable, le rire qui fait passer Claude Sérillon pour un petit joueur, l'air "je me la pète à mort tout en gardant un semblant de modestie"... Tout cet ensemble rend le personnage encore plus sympathique et attachant qu'il ne pouvait l'être. Et oui ! Comment ne pas approuver la noble quête de MacLeod ? Comment ne pas être de son côté tout en espérant qu'il se fasse couper la tête ?
Que ce soit avec les cheveux longs entremêlés, la moumoute gigantesque, la coupe playmobil spéciale année 80, on l'aime notre Chri-Chri. Surtout quand il se prend pour le Christ... sans croix.


Mis à part Lambert, la force du film réside dans son côté nanar assumé. Parce que, sans déconner, le film est une succession de scènes à mourir de rire. Bien que la plupart des scènes ne sont pas amusantes à l'origine, la performance (appelons un chien un chien) des acteurs/actrices insufflent une grosse dose de connerie what the fuckienne. Et quand tu vois que le tout est orchestré par Christophe Lambert et son ennemi (super méga méchant ennemi, on peut pas dire qu'il ne fait pas tout pour l'être) Kurgan interprété par un Clancy Brown déchaîné, tu te dis "c'est tellement mauvais, mais c'est tellement bon à la fois".
Regardez donc la scène de l'église, ça résume tout.


Pourtant, on trouve quelques choses crédibles et réellement bonnes : Sean Connery et Queen. Le premier est tout simplement magnifique en sosie d'un transsexuel espagnol du XVIIème siècle à la fois classieux et charismatique. Malgré une apparition très courte, il donne au film un de ses meilleurs éléments (et le combat niqué aux effets spéciaux foireux est purement jouissif). Quant au second, c'est sûrement une des meilleurs bande-son de l'Histoire du cinéma. Alors certes, A Kind Of Magic est loin d'être le meilleur album de la reine, mais les chansons proposés dans le film s'intègrent à la perfection au propos. Je pense en particulier à Who Wants To Live Forever qui trouve une place de choix.
Rajoutons des combats épiques, d'une chorégraphie peu ou pas travaillée (le premier, dans le parking, est monumental), de superbes décors (les Highlands, terres parfaites), des fringues et coupes de cheveux pittoresques et souvent très jolies (mon amour pour Braveheart, sûrement) puis mixons, et vous avez Highlander !


Ce dernier est donc le témoignage parfait du cinéma d'action des années 80 aux bords SF. Avec un scénario franchement original et bon plus une touche de nanar kitsch jamais renié, Highlander s'impose comme un film intemporel, véritable festival de scènes bigrement amusantes.


Voilà, j'aime Christophe Lambert et je lèche les cojones de Sean Connery.

Nikki
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le 13 avr. 2014

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