19 ans avant Avengers, le sous-titre très classe d’Endgame avait été choisi pour mettre un terme à la série Highlander. Pour la deuxième & l’avant-dernière fois. Mais il y a moyen de le voir telle une semi-catastrophe. Je vais donc prendre la défense du Diable – en plus, c’est rigolo à faire.
Mieux dans l’esprit de la saga que le 3 & beaucoup mieux que le 2, Endgame reconnecte avec le lore des Immortels, même s’il lui faut pour cela piétiner allègrement quelques règles & le fan service avec, sans parler des scènes filmées exprès pour le trailer, jamais apparues dans le film, qui serviront à faire paraître le film plus intéressant – un peu comme la série télévisée sur laquelle il se base comme si on n’avait le droit de porter un jugement sur l’univers de Highlander que dans l’éventualité où l’on aurait subi tous les produits incohérents & épars qu’il a fait germer.
Boucherie scénaristique & arnaque commerciale, la création d’Aarniokoski ne fait toutefois pas pire que ses prédécesseurs. Il confirme d’ailleurs la constante visuelle du Highlander, toujours typée faute d’être géniale (ses plans sont beaucoup trop serrés), & il y a de vraies tentatives du côté des combats, amusants ou imposants, qui posent de bonnes bases tant que les coupures ne masquent pas le manque d’inspiration & qu’on n’est pas trop regardant vis-à-vis de leur simple raison d’être.
Le montage est bouillasseux. On avance d’un tableau à l’autre comme si la nécessité de ne pas enterrer Highlander encore plus avait totalement fait paniquer le scénariste – du coup les dates & les plans récupérés du film original s’enchaînent dans le désordre – mais on donne un certain équilibre à Lambert : ni trop ni pas assez présent, on dirait qu’il se force à jouer (si ç’a jamais été différent au cours de sa carrière), toutefois sa qualité de vétéran du nanar le fait aussi bien fonctionner que le méchant, qui au moins est doté du minimum syndical de personnalité. Et puis zut, le moment de la mort de MacLeod est quand même émotionnant. Non ? Un peu.
La punchline de la franchise (“il ne peut en rester qu’un”) résonne comme la condamnation de la saga à la nullité éternelle (c’est d’autant plus ironique que chaque film consiste à RAJOUTER des Immortels) mais le film a un atout (un seul, sans doute) qui est sa volonté de s’attaquer directement au formidable ennui qu’avait causé Highlander 3 ; on peut dire ce qu’on veut du 4, il fait vraiment tout pour éviter cet écueil. Il se plante sur tout le reste, mais ça, c’est une autre histoire…
→ Quantième Art