Second long-métrage de Thomas Lilti, Hippocrate s'inspire de l'expérience du metteur en scène en tant que médecin. Le film se fera remarquer à la Semaine de la critique à Cannes et cumulera les nominations aux César.
Etant totalement étranger à l'univers décrit dans le film, je ne saurais aucunement dire s'il est conforme à la réalité ou pas. Dans tous les cas, il émane de Hippocrate un vrai sens du vécu, une envie de décrire le milieu avec le plus de justesse possible, de mettre en lumière ses bons comme ses mauvais côtés.
Classique et prévisible, Hippocrate déroule une intrigue convenue, collant aux basques de l'éternel petit nouveau qui devra faire ses preuves et gagnera en maturité au cours du film. Un rôle de témoin entre le spectateur et l'histoire narrée à l'écran vu des milliards de fois, mais qui peut se justifier ici. Dommage cependant qu'il demeure si fade et peu sympathique, pas toujours aidé par l'interprétation un peu molle d'un Vincent Lacoste abonné au genre. Le jeune comédien se fait littéralement bouffer par son complice Reda Kateb, pure gueule à l'avenir je l'espère radieux, principal atout du long-métrage.
Si l'engouement autour du film de Thomas Lilti peut paraître un brin excessif, il n'en reste pas moins sympathique et plein d'humour, ayant visiblement à coeur de montrer les différentes facettes du milieu hospitalier. Le réalisateur / scénariste y décrit à la fois les rivalités, l'opposition des idéaux et des méthodes, et surtout ce besoin vital de décompresser, de déconner à plein tube afin de conserver un semblant d'espoir.
Peut-être pas la merveille annoncée mais loin d'être honteux, Hippocrate est un petit film sincère et agréable, ratant son final et bien trop classique dans son déroulement, mais bénéficiant de l'expérience de son auteur et de la présence charismatique de Reda Kateb.