La femme d'un ingénieur est invitée à participer à un jury afin d'étudier la culpabilité d'une autre femme qui aurait tué son mari.
Cette critique étant écrite le lendemain de la disparition de Monica Vitti, j'avoue ma grande méconnaissance de l'actrice, que je connais bien sûr de nom pour sa présence dans le cinéma d'Antonioni ainsi que quelques comédies. Et c'est le cas ici, où elle se révèle non seulement belle, mais fofolle face à son compagnon joué par Giancarlo Giannini. Mais ce qui est intéressant dans le film, c'est par rebond le personnage que joue Claudia Cardinale, qui incarne cette jurée, et qui voit chez Vitti non seulement le fait qu'elle pourrait être innocente, mais qu'elle est peut-être passée à côté de ses désirs. On la voit vivant avec l'ingénieur joué par Vittorio Gassman, qui n'a pas une minute pour elle, la laissant dans une frustration qui va exploser en quelque sorte. Sa seule peur étant de passer pour une putain auprès de ses éventuelles conquêtes !
N'empêche, bien que le sujet soit une comédie, il parle sérieusement du rôle de la femme dans le couple, qu'elle a aussi des envies, des désirs, mais aussi un amour qui ne demande qu'à s'exprimer. Et il faut dire que Claudia Cardinale fait très bien passer ces expressions qui sont presque montrées comme un manque. D'où le fait que c'est gentiment coquin, mais pas de quoi émoustiller le chaland. Juste une bonne histoire, avant-gardiste pour l'époque, mais qui aurait sans doute mérité un meilleur réalisateur au lieu de multiplier les ralentis.