Difficile de chroniquer Histoires de fantômes chinois en 2025. Car à moins de l'avoir découvert à l'époque, on peut difficilement se rendre compte aujourd'hui de la claque que représentait le film à sa sortie. Les effets visuels paraissent bien cheap vu les standard d'aujourd'hui, et les mouvements de caméra tarabiscotés, tout comme les combats de personnages qui virevoltent dans les airs ne surprennent plus personne.
Pour autant en 1987, c'était révolutionnaire. Et en comparaison, les délires visuels de Sam Raimi donnaient au mieux l'impression d'être des reportages FR3 Bourgogne... Depuis, le film a été pillé, copié, imité, tant par la production hong-kongaise que par Hollywood. Mais au final, il n'a jamais vraiment été égalé.
Parce qu'il s'en dégage une poésie avec son univers mi-macabre, mi-comique. Parce que la musique est jolie tout plein. Parce qu'avec ses personnages archétypaux, il n'est finalement qu'un conte pour enfants transposé pour les adultes, avec demoiselle en détresse, sorcière et preux chevalier, et que les adultes adorent retomber en enfance. Parce que son scénario va finalement assez loin et nous conduit d'un temple hanté jusqu'en enfer. Et parce que, même à l'époque, les deux suites qui lui ont succédé n'ont jamais réussi à recréer avec le même éclat son décorum nocturne et brumeux, et son atmosphère à la fois naïve et mélancolique.
Donc, ça reste un film indispensable.