Le cinéma toujours en quête de saisir l’insaisissable à l’œil nu. Avec HLM Pussy ( bravo pour ce titre ) le cinéma transmet un regard sur que les faits ne suffisent pas à raconter.
Formellement, cela donne des scènes toujours très bien écrites, mais pas toujours à la hauteur de l’enjeu; rythme, jeu d’acteurs amateurs, plan, bref mauvais dosage. Pourtant l’ensemble des thèmes abordés, étant d’une telle richesse, tiennent le film magistralement. Bien au dessus du cinéma actuel, s’il on compare au vide sidéral de nombreux films qui « s’engagent » à regarder nos rapports sociaux.
La banlieue n’est pas réduite à la cité, les femmes ne sont pas réduites à des choses inoffensives ou les hommes réduits à des choses offensives…dans le petit monde de HLM Pussy on se découvre rarement sans l’autre; quoi qu’on en pense « l’autre » reste différent et c’est en cela qu’il est magnifié. Quelle intrigue de savoir que l’on peut détester l’agression sans pour autant détester l’agresseur. Aucun prisme moraliste, puisque de toute manière le jugement se produit dès la naissance « c’est une histoire particulière qui l’a faite » comme on peut l’entendre dans le film. Alors à nos corps défendant luttons avec nos outils.
Une précision que je dois faire : j’ai adoré Medina Diarra, elle est époustouflante, elle porte le film dans son caractère le plus réaliste et énergique. On veut tous une Djeneba dans nos vies.
À la vue de ce type de film, qui porte un engament fort, celui de permettre à l’insignifiant de devenir signifiant, le cinéma de Nora El Hourch doit largement être soutenu. C’est cela aussi le cinéma, un engagement à faire voir. Évidement, cela impose de laisser de côté certaines critiques purement cinéphiles et c’est déjà, en soit, la grande réussite du film !