Hold-up à la milanaise par LikeTheMoon
Voilà... Il fallait que ça arrive... La page blanche... J'ai eu beau me remuer les méninges, impossible de trouver quoique ce soit à dire sur ce film tant il n'y a rien à en dire.
Pour tout vous avouer, j'ai visionné ce film il y a deux semaines à peine, et je ne me souviens pas l'avoir vu...
Pour écrire une critique constructive et comprendre le pourquoi de cette amnésie, un deuxième visionnage s'impose donc.
Une heure quarante-cinq plus tard...
Hold-up à la milanaise est loin d'être un mauvais film. Il est même plutôt plaisant à regarder.
Pourtant l'intrigue y est trop fonctionnelle. Les fils dramatiques y sont trop visibles voire prévisibles. Tout semble calculé, paramétré.
A bien y regarder, Hold-up à la milanaise est la suite d'un film à grand succès : Le Pigeon et il s'agit purement d'un film de commande, conçu pour répéter le succès de ce premier « épisode ».
D'où cette impression de film peu spontané, qui semble répondre à un cahier des charges bien précis...
Même les personnages sont construits dans cette logique fonctionnelle. Ils possèdent chacun un trait de caractère principal, mais pas de véritable personnalité, de profondeur psychologique. Ils existent au sein du groupe de pieds nickelés qu'ils forment, mais pas dans leur individualité.
Seul le personnage d'Ugo sort de cette logique et prend consistance lors de quelques séquences de vie quotidienne. Des séquences d'une modernité étonnante, où il se bat contre son ex-femme pour la garde de son fils.
Même s'il faut gratter un peu, et qu'il ne sert que de toile de fond, le contexte social est d'ailleurs très joliment dessiné dans Hold-up à la milanaise.
Ce film fait typiquement partie des « comédies à l'italienne », et même s'ils n'y sont pas encore « affreux, sales et méchants », les personnages n'en sont pas moins touché par le chômage et obligés d'être lâches, menteurs et escrocs pour avoir une chance de s'en sortir.
L'esthétique du film, par contre, ne tient en rien de cette fameuse « comédie à l'italienne ». La lumière, les cadrages, la musique de Chet Baker ; tout fait référence au film noir américain des années 40.
En maniériste appliqué, Nanni Loy tente de faire évoluer ses personnages loufoques dans cet univers froid et codifié. Mais ce décalage, qui aurait pu être un ressort comique intéressant, produit hélas l'effet inverse. Le cadre trop figé, affadi la loufoquerie des situations et des personnages.
On voudrait parfois qu'ils contaminent le monde dans lequel ils évoluent, mais c'est l'inverse qui se produit. Si bien que les gags finissent un à un par tomber à l'eau.
C'est Franco Cristaldi, producteur du Pigeon, qui a poussé Nanni Loy à réaliser cette suite, lui promettant de financer Les partisans attaquent à l'aube, un projet beaucoup plus personnel.
Nanni Loy avouera lui-même que son travail sur Hold-up à la milanaise n'aura été qu'un travail technique.
D'où cette impression de regarder un film réalisé sans réelle conviction artistique. Un film à classer dans la catégorie « aussitôt vu, aussitôt oublié ».