Paul Verhoeven est un acharné.
Même avec un pitch digne d'un bis bancal, avec des personnages archétypaux, et un troisième acte grand-guignolesque, il parvient à en tirer une œuvre intègre et réellement personnelle.
Les personnages sont simples mais interprétés de manière très satisfaisante par un casting bien choisi. Le scénario est couru d'avance, mais la dérive du thriller au slasher de manière très fluide et satisfaisante.
Bien que moins graphique que la plupart de ses autres travaux, Hollow Man reste un film très vicieux, ou Verhoeven exploite avant tout l'aspect voyeuriste et malsain de l'homme invisible.
On retrouve aussi - habilement dissimulée - la teneur religieuse à laquelle nous habitue Verhoeven, en posant l'invisibilité comme hybris, qui fera de Caine un véritable "Dieu".
Couronnez le tout d'une mise en scène simple mais très bien pensée et diablement efficace, et d'effets spéciaux bluffant encore aujourd'hui, et vous vous retrouvez avec un film trop sous-côté (pour peu qu'on intéresse un tant soit peu à Verhoeven).
Pour ceux et celles qui seraient moins habitué à son œuvre, je ne vous recommande pas Hollow Man. Je vous recommande Paul Verhoeven. Il a fait bien assez de chefs-d'œuvre pour s'occuper avant de se pencher sur Hollow Man. Et je vous recommande par la même occasion le formidable podcast de Capture Mag sur sa carrière, ça fait jamais de mal de rappeler l'excellent travail qu'ils fournissent.