Premier plan, Leos Carax apparait à l’écran, dans une sorte de prologue, il est présent dans une salle de cinéma. Belle mise en abime, pour un film qui revisite le cinéma. Il dit «j’ai d’abord eu cette image d’une salle de cinéma, grande et pleine, dans le noir de la projection. Le public de cinéma vue de face. J’ai donc pensé débuter le film avec ce dormeur réveillé en pleine nuit, qui se retrouve en pyjama dans une grande salle de cinéma remplie de fantômes. Instinctivement, j’ai appelé l’homme le rêveur du film, Leos Carax. Alors je l’ai joué».
C’est un film qui fait revivre les fantômes du passé, il y a des choses qui font mal, d’autres qui font rires, d’autres qui vous émeuvent, d’autres qui vous émerveillent et vous vous dites, le cinéma c’est quelque chose d’extrêmement puissant, qui fait naitre en vous, des choses extrêmement troublantes, ça se calcule pas, ça se vit, ça se sent et là en l'occurrence je vous le dis. Holy Motors traverse tout le cinéma, en presque deux heures, passant de la comédie musicale, au drame les plus intimiste, à un rappel de son cinéma et du cinéma.
Et puis, cette perpétuelle question de l’existence même ? Qui sommes-nous ? Où allons-nous ? Que vivons-nous à l’instant présent ? Par qui sommes-nous dictés ? Comment la vie va évoluée ? Comment nous dictons notre avenir ? Jouons-nous un rôle ? Par qui sommes nous contrôlés ? Les machines nous contrôlent t’elles ? En un mot, qui aura le dernier mot ? Les hommes, l’humain ou la technique, la machine ? Oui mais ces deux là, ils broient autant qu’ils attaquent, en qui peut on avoir confiance ? Peut être, en nous même nous dit Leos Carax, faites vous confiance, aller au bout de votre vie, tant que vous pouvez, la ligne sera peut être semée d’embuches, elle sera peut être rude, elle ne sera peut être pas simple, mais elle pourra peut être être belle, si on la vit avec passion, avec envie pour la beauté du geste comme dit dans le film Mr Oscar.
Il y a des parts d’enfermement, il y a les moyens de communication partout et pourtant il n’y a plus de communication. d’ailleurs, Mr Oscar il joue des rôles, mais il n'y a pas de caméra, il n’ y a pas de coupé, et pas de temps mort, comme dans la vie. On peut jouer des rôles, on peut en apprendre et pourtant au fond de soi, il y a qu’une part de vérité, sincère, sans faux semblants.
HOLY MOTORS a pour moi tout d’un chef d’oeuvre. Chef d’oeuvre est peut être un mot un peu fort, mais que je n’ emploie pas souvent, sauf quand je suis face à un ovni, à un film qui renouvelle en permanence sa mise en scène, ses plans, ses propos et en même qui tend vers un but: comment le cinéma influence nos vies, un film sur la vie, sur la mort, sur le monde en un mot et pour référence à un chanson de Gérard Manset présent dans le film: Holy Motors est un film sur le genre humain dans sa dimension la plus universelle.