Paul Newman est un acteur polymorphe et talentueux, rien à dire ou à redire.
De Martin Riit, j'adore de longue date "L'espion qui venait du froid", grand film espionnage réaliste et clinique, tourné en pleine jamesbondmania avec un Richard Burton exceptionnel. A découvrir, un soir pas trop crevé pour savourer.
Ici Newman joue un blanc (blond aux yeux clairs) élevé par les indiens, à l'instar de Steve McQueen ou Richard Widmark et de fait, ennuyé et rejeté de par sa double culture.
Surtout que rapidement, ça rigole pas, la dénonciation des conditions de vie dans les "réserves" est violente, entre famine, alcoolisme et corruption. En 1967 c'était pas encore très courant.
Foin d'effets et de dialogues superfétatoires, Newman est minéral et peu causant. Il incarne un véritable personnage langien et on sent vite fait qu'il n'y aura pas de happy end.
Les méchants sont très méchants (Richard Boone comme d'hab très bien) et y'a pas véritablement de gentils, ça aide pas.
Exercice de style précurseur et sérieux dans ses choix et sa mise en scène. Les images aussi sont trs soignées dans les étendues arides là où on mange du chien et où l'on entend pas mourir les affamés.