Je peux vous dire que j'ai trituré sur ce film. J'ai animé un forum au sein d'une école, avec ce film tournant en boucle parmi les activités proposés... Donc j'en ai légèrement plein le cul de ce documentaire bas de gamme. Déjà, il se trahit lui-même, avec l'affichage exhibitionniste des financiers. De 1, je ne vois pas leur rapport à l'écologie (St Laurent, Puma ???), de 2, ce sont justement des provocateurs de grosses conséquences sur la planète, de 3 c'est pas légèrement frimeur comme démarche ? Il serait produit par la Croix Rouge, ça aurait déjà plus de cohérence ! Ensuite, la mise en scène du film: y' en a pas. Désolé, pour moi, quand les 99% des images filmées sont aériennes, ce n'est plus de la réelle réalisation. C'est le cameraman qui fait tout le travail, en collaboration avec le mec qui conduit l'hélico. Quant aux décors filmés, j'ai l'impression que ça a été improvisé. On passe du coq à l'âne en moins de deux minutes, ou bien on se répète sur les mêmes sujets, comme pour les glaciers. Rien n'est organisé, ce film, c'est un diaporama écologique géant ! Et les voix-off, n'en parlons pas... ils sont très rarement réussi dans les documentaires, mais là, c'est le Best-Off. Chiant comme la pluie, démographique comme un intervenant stagiaire, et surtout moralisateur, il semble motivé pour fendre le moral en deux. La petite note d'espoir à la fin, à propos d’éoliennes et de panneaux solaires, durent deux minutes, et encore il n'a pas pu s'empêcher de rajouter comme phrase de fin "Alors, qu'attendons-nous ?". Il est pour moi physiquement impossible de rester concentré sur un discours répété 90 fois en 1 h 30, j'ai d'autres choses plus profondes à penser à ce moment-là.
Et pourtant, ça reste. Pourquoi ? Primo, même si la mise en scène est sans âme, la beauté des images était inévitable. La technique est parfaite. Certaines scènes sont absolument magnifiques, comme ce trou volcanique bleu géant, cette baleine tapant la mer avec sa nageoire (même si il est placé aléatoirement dans le film), ou cet ours blanc qui remarque la caméra et semble vouloir le rattraper, comme si il croyait qu'il allait pouvoir le sauver... Impossible qu'aucun paysage ne parle à quelqu'un. Et puis, la musique ! Arthus-Bertand prend la bonne décision artistiques de couper les bruitages de la nature pour les remplacer complètement par une BO envoûtante, en particuliers pour sa soliste profondément impliquée. Enfin, le principe du projet est tout sauf déplorable. Sa gratuité, mêlée à son envie de partage maximal, est noble et juste. Il est donc tout de même nécessaire de visionner quelques extraits du film...
...Mais justes quelques extraits, hein.