L'expérience était touchante, forte, la connexion n'ayant pas de mal à se faire avec les milliers de personnes assis à coté de soi, tous conscients d'être les habitants du même "home".
L'initiative était à saluer, même si toutes les motivations n'ont pas été nobles, qu'importe. On pardonne la pléthore de logos commerciaux sur laquelle s'ouvre Home.
Ce qui aide à aller au delà du film, un peu décevant à l'aune de l'idée.
Finalement, le grand défaut de Home, c'est d'avoir été réalisé par Yann Arthus Bertrand. D'abord parce qu'il se limite comme toujours à la photo, oubliant que le cinéma, c'est le mouvement, et nous offre, exactement comme pour La Terre vue du ciel, une série de diapositives plus qu'un film.
Ensuite parce qu'il joue lui-même les narrateurs et que sa voix plate et didactique porte vite sur les nerfs. Sans doute la version ciné doublée par Jacques Gamblin était-elle plus agréable, mais l'effet de communion aurait été moins intense qu'au Champ de Mars.
Enfin parce la sur-médiatisation du monsieur finit personnellement par me fatiguer, et la déclinaison de chacune de ses photos en produit marketing leur ôte leur âme. Qu'en somme, je crois qu'on peut finir par être fatigué d'un type qui parcoure la terre en hélicoptère (par ailleurs très polluant) pour nous faire la morale de là haut, façon créateur omniscient tout puissant ou dans le meilleur des cas, façon ange flottant bien au dessus de tout ça et pointant du doigt le méchant terrien de base qui refuse de prendre les transports en commun. Les images sont certes magnifiques, tour à tour merveilleuses ou effrayantes. C'est vrai qu'elle est belle cette planète, c'est vrai qu'on la bousille au delà de l'imaginable. Mais je ne peux pour ma part m'empêcher de penser que pour montrer le monde, ce qu'on en fait, il n'est pas inutile de littéralement redescendre sur Terre, promener de temps en temps sa caméra au sol, se mélanger à la foule, embrasser son propre statut d'humain.