Homicide a tout du bon film criminel à double niveau : énergique, enraciné dans le jargon policier et des relations professionnelles érigées presqu'au rang de culture à part entière, il promet d'offrir un joli enrobage social au thriller. La culture, en fait, est le sujet principal : Robert est juif mais il a tout à découvrir de son héritage. Ce sera un chemin initiatique pour lui, mais l'intéressant ne réside pas là. L'émergence de l'identité juive chez lui sera le prétexte à ses pérégrinations judiciaires.
Parfois un peu expéditif, grossier et pas toujours pertinent au niveau policier (ce qui le conduira à une morale un peu plate), Homicide parvient à couvrir ce sujet de l'identité tout en préservant la vibe du crime à l'américaine. Indices et symboles se confondent, pas de manière toujours très stable mais bien assez pour susciter l'intérêt sur plusieurs plans. Juifs, Noirs, policiers, criminels, tous seront vus par le personnage d'un point de vue de moins en moins professionnel et de plus en plus humain, offrant à un New York qui ne dit pas son nom une pluralité qu'on n'aurait pas cru voir si bien devant des caméras de divertissement.