Loin de la jubilation des récits manipulateurs qui ont fait sa renommée ("La prisonnière espagnole", "Engrenages"), David Mamet signe un polar très sérieux sur le thème de l'identité juive.
Le réalisateur et scénariste américain, lui même de confession israélite, dresse le portrait d'un lieutenant de police juif non pratiquant (incarné par Joe Mantegna), qui se retrouve confronté lors d'une enquête à l'antisémitisme et doit s'interroger sur ses propres racines.
Le problème étant que les contradictions intérieures de ce personnage ambivalent se traduisent à l'écran par un comportement souvent incompréhensible et parfois franchement absurde.
En arrière-plan, David Mamet nous propose une description du quotidien pas très folichon des forces de police, entre les risques sur le terrain, les pressions de la hiérarchie et les rivalités avec le FBI.
Outre le fait que le constat n'est pas très original, la dimension réaliste du projet est invalidée par la façon improbable dont avancent les enquêtes, entre invraisemblances gênantes et coïncidences improbables.
Bref, "Homicide" n'entrera pas dans mon panthéon des polars américains estampillés nineties, d'autant que les deux enquêtes qui font avancer le récit sont reliées bien artificiellement.
J'accorde néanmoins la moyenne (de justesse), en raison des intentions a priori louables de David Mamet, de la réalisation correcte (Roger Deakins dirige la photo), et du fait que je ne me suis pas ennuyé pendant ces 90 minutes, agrémentées de la présence au casting de William H Macy, Ving Rhames ou encore Rebecca Pidgeon.