Une fresque herculéenne

Le retour à la réalisation de kevin Costner pour un nouveau western est forcément un évènement cinématographique majeur.

Avec « Danse avec les loups » et « Open Range », il avait signé les 2 meilleurs westerns de ces 35 dernières années. Sa prestation et son apport à la série mythique « yellowstone » est aussi une autre garantie notable sur les attentes suscitées par ce nouveau projet de western.

Car Horizon est un sacré projet !

Il ne s’agit pas d’un film, mais de quatre films ayant pour objectif d’offrir sur grand écran une gigantesque fresque sur la Conquête de l’ouest sur plusieurs décennies à travers les destins croisés de plusieurs protagonistes, qu’ils soient colons, indiens, cow boy, outlaws, tuniques bleues ….

Ce premier chapitre de 3 heures semblent poser les bases de cette quête qui semble aimanter tous les protagonistes du film vers Horizon, un terrain du grand ouest qui sera amené à devenir un village puis une ville, et qui sera le théâtre de bien des péripéties et de drames tout en représentant un espoir de liberté, de salut et d’une vie meilleure pour tous ceux qui cherchent à s’y rendre.

Le film commence par l’arrivée des premiers colons à Horizon et leur confrontation hostile avec les Indiens qui vivaient et chassaient depuis des siècles sur cette terre promise.

La première heure du film nous plonge au cœur de l’action avec un réalisme et un esthétisme fou . On se dit alors que nous sommes devant un très grand film.

Puis peu à peu d’autres segments se créent, et l’on suit tour à tour une caravane qui chemine vers Horizon, l’entrée en guerre de sécession d’une garnison de soldats, la cavale d’un cowboy poursuivi par des tueurs après avoir porté secours à une jeune femme, les exactions de chasseurs d’indiens ainsi que le regard contrasté de ces mêmes indiens sur l’arrivée des colons et d’un monde qui est en train de changer et de se créer.

Kevin Costner filme tout cela en décors naturels sublimes avec une vraie maestria et une superbe photographie. Les acteurs sont tous bons et tiennent leurs rôles avec talent et charisme. Costner se resserve le luxe d’incarner avec brio un personnage de cowboy sans peur et sans reproche dans l’un des principaux segments du film.

On se laisse donc Happer par cette immense fresque en passant d’un segment de l’histoire à l’autre avant que l’ambition de ce projet pharaonique se heurte à certaines limites .

En effet, à vouloir raconter trop d’histoires en même temps, Costner finit par par complexifier sa narration au regarde la multitude de personnages qu’il met en scène.

De plus ce film de 3 heures n’est que le premier chapitre d’une saga qui va en compter quatre. Et à l’issue d’un film assez dense, nous n’en sommes finalement encore qu’au premier quart de l’histoire.

Et la conclusion étrange de ce premier chapitre est assez abrupte puisque le film se termine par un teasing des 3 épisodes suivants, sans que la plupart de la multitude des péripéties des destins croisés qui nous ont été proposés pendant 3heures n’ait réellement franchi une étape .

On quitte donc la salle , à la fois ébloui par l’ampleur du film et la beauté de sa mise en scène , mais aussi décontenancé par l’ambition de ce que cherche à nous offrir Costner.

La seule comparaison qui nous vient à l’esprit en terme d’envergure de projet est peut être le « Guerre et paix « de Serguy Bondarchuk , qui durait 7 heures quand Costner nous annonce près de 12 h de films

On ne peut cependant que saluer l’ambition et le courage de Costner de réaliser et de produire sur ses propres deniers un projet d’une telle dimension aux antipodes de la réalité et des enjeux actuels du Box-Office.

Les 2 questions qui se posent désormais sont de savoir s’il pourra arriver au bout de cette entreprise et s’il n’aurait peut-être pas mieux valu de se concentrer du 2 ou 3 segments et être plus digeste plutôt que d’en proposer 6 ou 7.

On espère cependant vivement pouvoir aller au bout de cette saga afin de pouvoir donner un avis définitif, car le spectacle qui nous est offert est d'une rare qualité