Souvent, quand je commence à m’ennuyer devant un film et surtout à regretter les 8 euros que j’ai investis, je pense à comment je pourrais le démonter sur SensCritique. Un moyen de ne pas m’énerver et d’endurer le calvaire jusqu’au bout, parce que je suis trop cheap pour me casser de la salle quand j’ai payé.
Horns m’a donné de quoi penser. Énormément. Surement pour me punir de ce choix de film fait à l’arrache quand il a fallu décider quoi faire après le traditionnel McDo.
Je ne sais même pas par où commencer. Un mec a des cornes qui lui poussent sur le front après avoir été accusé du meurtre de son amour d’enfance (il est innocent, obviously). Ces cornes ne sont pas seulement ultra ridicules, non, elles ont un autre pouvoir. Elles forcent les gens à révéler leurs plus sombres pensées. Le mec, pas con, s’en sert pour essayer de découvrir la vérité et trouver qui est le méchant qui a tué sa copine-qui-danse-dans-une-cabane-dans-les-bois. Enfin pas tout de suite. Dans un premier temps, les cornes servent de ressort comique : Harry Potter va chez le docteur, une meuf dans la salle d’attente lui avoue qu’elle rêve de tuer son insupportable gamine lol et le docteur baise son assistante bonasse au lieu de faire son boulot lolilol. Un humour bien vulgaire et bien assumé qui aura eu le mérite de me faire rire et qui s'avère donc être LE point positif du film.
A part ça, nada. N A D A. On a droit à des flash-back interminables plus niais les uns que les autres, censés montrer la genèse de l’histoire d’amour du héros et de sa copine-qui-danse-dans-une-cabane-dans-les-bois. Je vais même pas me fatiguer à raconter l’histoire, disons juste que c’est terriblement mal écrit et mal raconté, une sorte de thriller fantastique avec une "enquête" erratique, un packaging de film pour ados, un humour gras, quelques fulgurances de gore gratos et un espèce de thème religieux sous-jacent qui relève du n’importe quoi. Parce que oui, le mec a des cornes sauf lorsqu’il porte le collier avec une croix de sa copine. Ça le protège. Aussi, il devient subitement ami avec des serpents. Vers la fin du film, quand il doit affronter le gentil-qui-était-en-fait-méchant, il enlève son collier, des ailes lui poussent, puis il prend feu et il devient tout chelou avec des cornes encore plus grosses et puis il meurt. Et puis il va rejoindre sa copine-qui-danse-dans-une-cabane-dans-les-bois au paradis dans leur putain de cabane dans leur putain d’arbre dans leur putain de bois pour toujours.
Les personnages n'ont aucun relief. Ils ne sont pas intéressants pour un sou parce qu’on ne les comprend pas. Il ne sont pas écrits, il ne sont pas vrais ; des Pokémon avec 2-3 caractéristiques cliché tout au plus (ex. Le frère musicos ? drogues, irresponsabilité MAIS loyauté 'tention ça envoie côté finesse psychologique). Du côté du casting Harry Potter fait du Harry Potter en un tout petit peu mieux. Ça reste pas terrible et ça reste Harry Potter. Juno Temple est scandaleusement sous-utilisée. On peut compter sur les doigts d'une main les apparitions de son personnage – les ¾ du temps il s’agit juste de faire la belle (ou la morte) dans une cabane dans les bois.
Au générique de fin le film se mélangeait déjà en une bouillie dénuée de sens, autant vous dire que j’écris cette critique dans l'urgence parce que je ne vais pas me souvenir bien longtemps de Horns.
ps : seul autre point positif, la bande originale pleine de morceaux cools (Bowie, Fever Ray, Pixies, Marilyn Manson) mais mal utilisés. Tant pis.