.La bande annonce et les photos de presse ne laissaient guère imaginer autre chose qu’un film sévèrement gore. Certes il l’est, mais rien de tout à fait répugnant. Par contre ce qui marque le plus dans Horribilis c’est le ton volontairement abrasif du scénario et des répliques. En décalage constant, c’est une œuvre en trompe œil. Le spectateur est grugé en permanence sur des choix de scènes que l’on prévoit trop conventionnelles et qui dévient en situations plus ubuesques les unes que les autres. Un procédé à rapprocher également aux nombreuses références cinématographiques dont le film s’inspire (shaun of the dead, le blob, zombies ou autres séries B…) et que James Gunn s’amuse à détourner effrontément. Proche l’esprit de la « Hammer » avec sa kyrielle de mauvaises « gueules » et de héros looser on y ajoute ici un zeste d’impertinence à la Michael Moore (le bal des chasseurs ou les scènes avec le Maire de Wheelsy sont d’anthologie). Pour une première œuvre, c’est presque un coup de maître. Bien sûr on peut lui reprocher une mise en scène parfois pataude, mais cela n’est rien au regard d’effets spéciaux géniaux très crédibles et d’une histoire qui tient de la farce burlesque. Après Saw et Shaun of the dead on se réjouit de cette nouvelle vague de cinéastes qui débarquent avec un œil et des concepts neufs comme le furent en leurs temps des Sam Raimi ou Peter Jackson. Suivre leurs parcours, c’est tout le mal que l’on peut souhaiter à James Gunn…