Humanisme sans angélisme
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le 23 oct. 2019
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Le duo Toledano et Nakache continue d'enrichir et d'exploiter leurs formules jusqu'ici gagnantes, à savoir l'équilibre entre les bons sentiments, le sens cinématographique et un fonds social gentiment militant. Bruno et Malik, magnifiquement interprété par Vincent Cassel et Reda Kateb, porte à bout de bras leurs associations respectives, l'un pour l'accompagnement de jeunes autistes, l'autre pour l'insertion des jeunes en difficulté. À eux deux, ils défendent bec et ongles ce que la société a abandonné comme leur vision d'une société solidaire, humaniste et universaliste. L'association de Bruno est sous audit du ministère, pointant le paradoxe d'une structure non-agréée mais auxquels tous font appel.
Si le film enchante, c'est surtout par l'écriture fine des dialogues — une joute verbale permanente et réjouissante — et des situations j'aimais manichéenne, c'est bien le système qui a le mauvais rôle. Les réalisateurs savent parfaitement alterner sérieux et humour, drame et comédie, réalisme et fantaisie.
C'est peut-être aussi là la limite du film, à pousser les curseurs du feel good un peu trop loin et à défendre un universalisme de plus en plus fantasmé. Si on peut croire à la quête incessante de Bruno, fatigué mais infatigable, le film en fait parfois un peu trop et peut pour certains décrédibiliser son propos. Malgré tout on a envie d'y croire à leur société, où la vie est dure mais ou l'entente et le vivre-ensemble sont possibles, en dehors de la bureaucratie et des normes administratives froides.
Créée
le 19 août 2024
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