Parmi ces films démontrant que les codes cinématographiques sont plus que tout voués à être cassés, House fait rôle de figure de proue.
Inventif en tous points, de son montage aux peintures volontairement outrées servant de décors au film lorsqu'il ne s'agit pas de cette « House », ce premier film de Nobuhiko Obayashi ne cesse de questionner son médium durant ses une heure et vingt-huits minutes de métrage. N'y cherchez pas une réelle intrigue (tout au plus un prétexte servant le propos final) ou un début de logique, l'entièreté de ce qu'il conviendrait d'appeler un « OFNI » n'est destiné qu'à remettre en question ce que le cinéma contient de plus académique.
L'écriture des personnages, décalée, n'est réduite qu'à sa forme la plus sommaire, les héros de cette fable psychotrophique se retrouvant ainsi nommés « Georgous », « Fantasy », « Teacher », « Melody » ou encore « Kung-Fu » relatif à leur caractérisation. Quant aux velléités de mise en scène, outre une parfaite appropriation de l'espace, Obayashi fait ici preuve d'un vrai savoir-faire et surtout d'un réel bagage culturel, au regard des multiples utilisations de jump-cuts et de sur-impréssion, mêlant habilement cinéma et photographie. Un mélange qui nous prend alors, tout au long du visionnage, à guetter les prochaines idées tel un enfant émerveillé.