Aussi creux et vain que ses personnages, How to have sex peine vraiment à raconter et surtout à dénoncer – ce qui semble être la mission première de la réalisatrice Molly Manning Walker. Elle parvient toutefois à cibler les hommes, véritables prédateurs-violeurs tandis que les femmes (surtout les lesbiennes) sont douces, délicates et attentionnées. On pourrait appeler cela du prosélytisme et qualifier au moins la réalisatrice de misandre mais on ne le fera pas.
Diable, que ça manque de fond, de réflexion, de message ! Sous prétexte de souci réaliste et de forme documentaire, la très jeune réalisatrice montre beaucoup, laisse trop de liberté à la musique et à l’image et n’y trouve que trop peu de sens si bien que tout aurait pu être dit en cinq minutes. Elle nous présente de banales réflexions sur la jeunesse anglaise d’aujourd’hui comme s’il s’agissait d’une découverte sociologique qui mérite d’être révélée, voire d’une pensée philosophique profonde valant la peine d’être partagée : oui, ils boivent beaucoup, sont vulgaires, vains et superficiels et, vivant sous l’influence du collectif, finissent par ne pas se connaître assez (à ce titre la scène du miroir brisé où se regardent ces gamines dans le tax-free de l’aéroport est d’un affligeant pathétisme didactique) : que c’est ordinaire ! Et cette interminable succession de beuveries, de non-rencontres, d’absences de dialogues ne peuvent que provoquer un ennui auquel l’absence de scénario et le désintérêt total que suscitent les personnages contribuent.
Pour finir, un prix d’un certain regard dont le jury était présidé par l’acteur John C. Reilly, capable de jouer avec les meilleurs cinéastes comme dans les blockbusters les plus douteux qui contribuent eux aussi à déifier la vacuité anglo-saxonne.