C’est avec un plan séquence féérique que Martin nous entraîne dans les coulisses du monde de l’illusion.
À la mort de son père, Hugo élit domicile à la gare Montparnasse – carrefour où se rencontrent des gens de toutes origines et de toutes conditions sociales. Il y fera la connaissance d'une jeune adolescente au caractère téméraire, Isabelle, accoutumée des lieus. Ils se lanceront tous deux dans une expédition mouvementée afin de percer le secret que cache le cinéaste magicien : Georges Méliès.
Le décor choisi, suscite l’imagination et à la même échelle que les protagonistes, il permet à nos esprits de divaguer à travers cette infinité de visages.
Mais au-delà de ses aspects de conte, Hugo Cabret est un hommage fort aux premières fantaisies cinématographiques. Le cheminement de l’artiste s’en retrouve d’autant plus émouvant tant son admiration pour le septième art est vraie. – Ce long-métrage est une lettre d’amour au cinéma et un condensé de toute sa magie. Mais ce qui renverse, c’est son aptitude à transcender le jeune public et à les faire rêver. J’aime ce film parce qu’il est sincère et ne cessera de faire vagabonder mes pensées.
Seule ombre venant entacher les pérégrinations de nos jeunes aventuriers : le surplus de personnages secondaires aux airs grotesques même si nous ne pouvons qu’encenser la brillante performance de Sacha Baron Cohen sous la peau d’un ancien soldat tourné en dérision.
De même, je crois que le fait de situer cette histoire dans les années 30 est une tentative de la part du metteur en scène pour favoriser l’émancipation et préserver la naïveté enfantine face aux nouvelles technologies. D’autant plus que les automates, source de mystère, suscitent la curiosité.
Hugo Cabret c’est aussi mais surtout l’opposition entre un jeune garçon voulant revivre son passé et un vieil homme acariâtre le refoulant.