(DU COMPTE DE TRASHDISTANCE, JE N'AI PLUS LES ACCÈS)
Le dernier film de Martin Scorsese, Hugo Cabret, semble être une surprise pour de nombreux cinéphiles. En effet, ce changement soudain de style nous invite à s'intéresser davantage à ce long-métrage, qui déclenche émerveillement et débats houleux. Hugo Cabret est un jeune garçon qui aime réparer des objets. Il vit dans les entrailles d'une gare parisienne aux côtés de son oncle, depuis la mort précipitée de son père. Tout ce qui reste de lui est un automate, dont certaines pièces manquent à l'appel.
L'histoire se délie lentement. Les différents personnages ne sont guère nuancés. Nous pouvons néanmoins diviser le film en deux parties bien distinctes. La première, nous contant le passé d'Hugo, ne passionne pas. Un carnet de croquis suscite l'intérêt, mais pas assez pour que le spectateur ne se sente concerné par ce pseudo fil conducteur. Scorsese ne se mouille pas, l'intrigue nous paraît trop prévisible. Durant deux heures vingt, le spectateur ne fait qu'admirer le bel usage de la 3D – ce qui n'est pas négligeable, la 3D décevant de plus en plus aujourd'hui –, il n'est pas captivé par ce qu'il voit.
La seconde partie du film est cependant bien meilleure. Nous nous apercevons alors que Martin Scorsese a été bien plus inspiré par le personnage de Georges Méliès, joué admirablement par Ben Kingsley, que par celui d'Hugo, joué par un Asa Butterfield juste, crédible, malgré son jeune âge. Chloé Moretz nous montre une fois de plus son talent. Nous sommes aussi enchantés de voir Sasha Baron Cohen, dans le rôle du gardien de gare touchant.
Le réalisateur rend un très bel hommage à Georges Méliès, père des effets spéciaux et créateur du premier studio de cinéma en France. C'est ainsi que l'on revoit, ou découvre, ses principaux chefs-d'œuvre, comme par exemple « Le Voyage dans la Lune ». Le jeune public pourrait néanmoins être submergé par ce surplus de références cinématographiques, mais il est toujours important de revenir aux sources.
L'adaptation cinématographique du roman pour enfants « L'invention de Hugo Cabret », de Brian Selznick est un spectacle magique, qui valorise un des piliers du cinéma français, ce qui fera plaisir aux plus chauvins. Hugo Cabret un film d'aventures - l'histoire d'un garçon qui traverse de multiples péripéties, pour essayer de réparer son automate – mais aussi un film sur le Art en général (les Frères Lumières, Jules Verne). Il nous prouve que l'humain est un être complexe aux multiples rouages.