Tu te fais des films : The Lady

"Usez de votre liberté pour promouvoir la nôtre."

C'est ainsi que se termine The Lady, film réalisé par Luc Besson. Il nous transporte jusqu'en Birmanie, où Aung San Suu Kyi, fille de général, entreprend un long périple majoritairement politique pour la défense et la liberté de son pays, sacrifiant ainsi sa famille charnelle, contre une junte birmane inhumaine et sanguinaire.

Le thème de la démocratie et des droits de l'homme domine, et ce, dès le début du film. Le père de l'héroïne prône un monde meilleur, où les oiseaux virevolteraient au rythme du vent, où les machines de guerre se métamorphoseraient en tables de chevet. On nous présente une famille modèle, que l'on contraste ensuite avec un gouvernement atroce. Malheureusement, les personnages respirent la caricature, les gentils demeurent purs et intègres jusqu'à la fin, alors que les méchants le restent, et ne montrent aucune forme de nuances. Pour Luc Besson, c'est blanc ou noir. Aucune ambigüité ne se dessine.

L'isolement total de la protagoniste déclenche l'intrigue du film, jusqu'alors porté sur le monde de la politique. Séparée de son mari, de ses enfants, et de ses plus fidèles compagnons, elle subit les foudres de la junte birmane, sans violence cependant. Car The Lady est aussi une histoire d'amour drapée sur un fond politique. C'est l'amour de son mari Mikey, de ses fils, de son pays qui la fait avancer. Elle n'a jamais choisi de privilégier l'un ou l'autre. C'est une junte horrible qui l'a forcée à choisir.

Le jeu de Michelle Yeoh (dont la ressemblance avec Aung San Suu Kyi est troublante) nous laisse bouche-bée, le mari torturé psychologiquement, et malade joué par David Thewlis ajoute une dimension sentimentale. Les conditions difficiles de tournage n'ont pas arrêté Besson et son équipe, qui durent parfois filmer en caméra cachée dans les rues de Rangoon. Ce travail secret et risqué est aussi représentatif de la situation politique en Birmanie. Ce film nous donne envie d'en connaître davantage sur la situation de ce pays, et rappelle un « Ordre ou la morale » sorti cette année également qui relate aussi du thème de l'indépendance.

Pour conclure, on ne retiendra pas The Lady pour le film en lui-même, mais pour les valeurs qu'il véhicule, le témoignage de la brutalité de la junte birmane et surtout, du combat de Aung San Suu Kyi, l'orchidée de fer, qui inspire respect.