Hunger Games - opus 1

Suite aux critiques de deux éclaireurs, @Pierrick et @JéJé fait son bagou, ce film m'a vivement intrigué. Et ma fille m'a prêté les 4 DVD de la série dont j'ai compris qu'ils correspondaient à 3 romans. Fallait bien que je mette une remarque malsonnante. C'est comme le titre (encore ! j'entends mes éventuels lecteurs) : pourquoi ne pas le traduire par "les jeux de la faim" (et non de la fin) …

Revenons au film qui est une belle surprise de film de SF postapocalyptique.

Eh oui, l'Amérique du Nord est devenu une dictature avec le capitole régissant le pays Panem (Panem = pain ?) sous forme de 12 districts de façon autoritaire (enfin, la main de fer dans un gant de velours mais la main est bien de fer). Pour assurer la paix, chacun des districts doit fournir un couple de jeunes adolescents, des "tributs" qui doivent se battre à mort et déterminer le vainqueur unique de la joute. Bon, ne cherchons pas la petite bête et surtout pas pourquoi ce système de jeux du cirque modernisés assurent la paix. Admettons que pendant que le bon peuple se passionne pour ces jeux, il ne pense pas à autre chose. D'ailleurs le scénariste a dû se rendre compte du problème puisqu'un district pas content d'avoir perdu son ou ses champions commençait à se révolter au point d'enclencher une réaction musclée du Capitole.

Si on finit par admettre tout ça, on a affaire à un scénario qui tient plutôt bien la route et ménage de beaux suspenses et un attachement certain pour l'héroïne. La mise en scène de l'opposition entre la vie ordinaire voire pauvre et asservie des districts avec la vie riche et sophistiquée du Capitole est assez crédible.

Le casting n'est pas non plus négligeable avec les seconds rôles tenus par Donald Sutherland en énigmatique souverain du capitole (cela fait plaisir de le trouver dans ce type de rôle …) ; intéressant de le mettre en perspective avec les personnages des "douze salopards" ou encore de MASH …

Ou Lee Kravitz que je connais plutôt comme chanteur (hard rock et R&B) qui joue le rôle d'un conseiller styliste

Ou Woody Harelson (je ne connais pas) en mentor (ancien gagnant des jeux) qui après avoir cabotiné un brin devient plus profond et intéressant.

Quant à l'héroïne, il s'agit de Jennifer Lawrence (je ne connais pas du tout) qui développe une belle présence à l'écran. Dans ce film, son personnage hésite en une certaine humanité (le petite sœur Prim) ou son combat pour la victoire. L'équilibre entre les deux postures est précaire mais intéressant. Je ne sais pas ce qu'elle va devenir par la suite mais je me demande un peu si le scénariste ne va pas la faire basculer vers la baston … Espérons qu'il saura maintenir l'équilibre. En tous cas, dans ce premier opus, c'est plutôt un beau personnage.

Ce qui m'a plu dans ce film c'est de retrouver l'idée de Boisset dans "le prix du danger" dans un autre contexte. Le style de la mise en scène de Gary Ross aurait pu plonger le film dans le gore le plus sordide et le plus sanguinolent est ici assez soft et très supportable (pour les petites natures comme la mienne…)

Reste à voir la suite en espérant que scénariste et réalisateur maintiennent ce niveau.

Pour la note, je mets un 8, peut-être un peu surnoté, pour voir. J'y reviendrai lorsque j'aurai vu et commenté les trois autres films.