Une jeune femme en fauteuil roulant va habiter dans la maison du père, située dans la Riviera, en espérant son retour, car elle ne l'a pas vu depuis une dizaine d'années. En attendant, elle vit avec sa belle-mère, son chauffeur et le médecin de la famille qui vient la voir, car depuis quelque temps, celle-ci a d'étranges visions. Celles de voir son père mort à différents endroits de la maison.
Quand on parle de la Hammer, on cite souvent des films d'époque, avec des costumes, des créatures, mais plus rarement des œuvres contemporaines, et c'est le cas avec Hurler de peur, dont je ne connaissais pas l'histoire, mais qui m'a pris par surprise. Ce que j'ai raconté concerne les premières minutes, mais ensuite, il y a beaucoup de révélations et de coups de théatre qu'il vaut mieux ne pas révéler. Car en plus, c'est assez court, et le rythme fait que c'est haletant. Filmé avec la superbe lumière noir et blanc de Douglas Slocombe qui donne une profondeur de champ étonnante à l'image, le film est illuminé par Susan Strasberg, qui est à la fois d'une grande fragilité, notamment à cause de son infirmité, mais aussi mentalement à cause de ces visions morbides. Face à elle se trouve l'excellente Ann Todd, et aussi Christopher Lee dans un rôle plus secondaire du docteur prévoyant. Ronald Lewis, qui joue le chauffeur, est plus proche de l'endive, mais ça n'occulte en rien la très bonne surprise qu'est le film, une des grandes réussites de la Hammer à mes yeux.
D'ailleurs, en parlant de surprises à ne pas révéler, le film fait également penser à Psychose, sorti quelques mois plus tôt, où toute la campagne promotionne se résumait à l'hurlement de Sans Strasberg, et qu'il était interdit de rentrer dans la salle dès que la projection démarrait.