Chaque plan semble suspendu dans une apnée silencieuse, une langueur presque hypnotique qui s’éternise sans jamais offrir de véritable résolution. L’absence de crescendo émotionnel laisse le film s’enliser dans une torpeur contemplative, où le spectateur oscille entre fascination et ennui.
La voix off, omniprésente et répétitive, scande le récit sans jamais l’élever. Elle se fait l’écho d’une obsession pour l’atmosphère au détriment de la chair narrative. Oz Perkins mise beaucoup sur une atmosphère visuelle et sonore minimaliste, mais cela se fait au détriment d'une intrigue solide ou de personnages développés. Le mystère autour de la maison et de l'esprit qui la hante n'est jamais réellement exploré ni résolu, ce qui peut laisser un goût d'inachevé ou d'inutile.
La menace, diffuse et insaisissable, reste à distance. Cette abstraction, loin de créer une tension, engourdit l’attention et finit par glisser hors de l’esprit.
Quant à Lily, figure centrale mais fantomatique, elle manque d’âme et de relief. Sa passivité face aux événements la condamne à une inertie narrative qui rend difficile toute empathie. Prisonnière de son propre mutisme, elle incarne moins un personnage qu’un concept, une présence désincarnée qui me laisse démuni face à son absence d’évolution.
Ainsi, le film semble se complaire dans un exercice de style, un tableau mouvant plus préoccupé par son esthétique que par sa substance. Une œuvre qui caresse l’œil, mais laisse l’esprit en quête, frustré par un vide qu’aucune beauté formelle ne saurait combler.