Situé dans un état fictif, "I... comme Icare" évoque l'assassinat d'un président, suivi des investigations d'un procureur qui ne croit pas aux conclusion de la commission d'enquête. Malgré le brouillage relatif de pistes sur le pays (langue française, voitures américaine, immeubles neufs sans identité...), le film affiche clairement qu'il se calque sur l'assassinat de JF Kennedy, abordant la thèse d'un coup monté avec Lee Harvey Oswald comme pantin, l'inefficacité de la commission Warren, et l'enquête de Jim Garrison.
Le tout forme un cocktail particulièrement intéressant de politique fiction, qui, outre l'évocation de la géopolitique des 70's (plusieurs clins d’œil à des affaires mêlant les USA sont effectués), propose une réflexion très pertinente sur la soumission à l'autorité. A côté, la mise en scène de Verneuil est soignée, et confère une atmosphère sombre et froide à l'ensemble, avec de nombreuses séquences de dialogues posés mais à forts enjeux, et une ambiance paranoïaque.
S'il on déplore quelques éléments un peu gros du complot, l'intrigue est efficace, dévoilant l'enquête minutieuse que réalise le procureur. Celui-ci est interprété par un Yves Montand sobre et méticuleux, qui s'accorde avec l'atmosphère. En somme, "I... comme Icare" est un thriller politique de qualité, injustement oublié.