Pour la scénariste et réalisatrice suisso-gréco-britannique Nafsika Guerry-Karamaounas, il était impératif de tourner son premier long-métrage dans le pays de son enfance, à Athènes, mais surtout sur une île des Cyclades. Pas essentiellement pour l'image de carte postale car derrière le décor idyllique se cache tous les maux actuels de la Grèce, avec une crise économique qui perdure. I love Greece tente de mettre un peu de légèreté dans cette situation vécue douloureusement par les autochtones et avec un recul nostalgique pour l'exilée qu'est l'héroïne du film. La comédie n'en est pas vraiment une, ou alors douce-amère, d'autant que le couple au premier plan traverse une crise (encore !) conjugale qui témoigne d'une certaine usure. La cinéaste mélange tous ses ingrédients, avec pour sourire une famille athénienne avec ce qu'il faut de pittoresque, en une salade grecque qui manque cependant de condiments et dont le charme n'opère qu'à moitié, faute d'une mise en scène piquante. Stacy Martin, qui attend toujours un rôle à la hauteur de son talent, est plutôt convaincante dans un rôle de jeune femme à la croisée des chemins et forme un couple crédible avec Vincent Dedienne lequel semble cependant un peu moins à l'aise dans l'environnement hellène. Un peu déphasé même dans un film trop inoffensif pour laisser un souvenir durable.