I'm Not There par klauskinski
Dylan est un des rares mythes encore vivant, forcément trop grand pour un film. Todd Haynes n'est pourtant ni le premier ni probablement le dernier à tenter le coup. Tout le panache du réalisateur américain est dans le refus des conventions inhérentes au biopic, qu'il balaie en ne s'attaquant au personnage que par des chemins détournés. A personnage insaisissable, film inclassable: I'm not there passe du noir et blanc à la couleur, d'un acteur à l'autre, s'essaye à plusieurs styles et registres, perd son spectateur pour mieux le retrouver. Haynes signe le portrait inachevé, parfois brouillon, mais toujours brillant, d'un héros américain, en même temps qu'un grand film expérimental, voyage fascinant et hypnotique parsemé de moments de grâce.