Alma, chercheuse en archéologie à l'université de la Humboldt de Berlin, se voit bon gré mal gré participer à une expérience pour donner sa recommandation sur l'autorisation d'humanoïdes dans la société. Célibataire, femme de caractère éprouvée par la vie, avec ses habitudes et ses principes (scientifiques), elle fait la connaissance de Tom, un homme robot avec lequel, selon un algorithme, elle a le plus de chance d'être compatible pour une relation amoureuse.
Pendant trois semaines, elle doit partager son appartement disposant d'une vue imprenable sur la tour de la télévision de l'Alexanderplatz avec Tom.
Avec une attention au détail et un humour intelligent et bourré d'ironie, ce film adresse la question du sens de la vie, notamment par le prisme du couple. Philosophique, historique, science-fictionnel: il alterne les genres pour éclairer de différentes facettes notre relation au bonheur. Le film fait du personnage de Tom une utilisation intelligente, à la fois incroyablement humain jusque dans l'autodérision sur sa condition d'humanoïde et indubitablement un robot - depuis le début et le couac technique.
Le personnage de Alma est aussi intéressant, puisqu'il conjugue une rationalité scientifique avec une sensibilité proprement humaine. Son prénom n'est pas anodin: il signifie "nourrissant" en latin (on pense à Alma Mater, la mère nourricière, employé pour qualifier l'université dans l'Antiquité) ou bien "savant" en arabe. Archéologue spécialiste des cunéiformes, le référentiel à l'invention de l'écriture, une étape fondamentale dans la définition de l'humanité, ne manque pas de faire réfléchir à ce qui nous rend humains.
Le duo de choc formé par cette historienne brillante et un robot intelligent qui a tout pour lui plaire - jusqu'à l'accent, assez prononcé pour ne pas faire autochtone, mais pas non plus trop exotique, britannique donc (!) permet un discours philosophique pas forcé mais juste pédagogue comme il faut. Se pose la question de l'acceptation de notre condition humaine dans toute son imperfection. La condamnation, qui peut être rédemptrice, que l'Autre n'est pas le reflet parfait de nos attentes. Que pour dire oui à la vie, il faut peut-être dire non aux solutions de facilité, au dérobement face à la contingence de la vie.