Après avoir subi un quadruple viol où elle avait été laissée pour morte et après s’être vengée en assassinant ses bourreaux, Jennifer tente tant bien que mal de reprendre goût à la vie sous un nom d’emprunt. Elle se fait désormais appeler Angela, enchaîne les séances chez le psy et les réunions de victimes d’abus sexuels. C’est lors d’une de ces réunions qu’elle fera la connaissance de Marla avec laquelle elles décideront de se lancer dans une justice expéditive en assassinant les violeurs.
Enième suite pour ce qui est désormais devenue une franchise. Après le cultissime film de Meir Zarchi (1978) et son excellent remake (2010), on avait eu droit à une fausse suite (2013). Toujours produit par Meir Zarchi, ce troisième opus est en réalité la suite du remake (!). Il est donc préférable, voir même chaudement recommandé de l’avoir vu avant, au risque d’être totalement largué. D’autant plus que le réalisateur ne cesse de faire des flash-backs en y incorporant des extraits du remake de Steven R. Monroe.
A la réalisation, on retrouve R.D. Braunstein, si son nom ne vous dit rien c’est bien normal, c’était son troisième film après le minable film catastrophe Apocalypse de Glace (2013). Alors que le second opus avait été une réelle déception en lorgnant totalement vers le torture porn (est-ce pour cette raison que le film n’en fait pas mention au point d’être la suite du premier ?), il y avait de quoi craindre le pire avec ce troisième opus. En réalité, la seule chose qui nous rassurait, c’était d’y retrouver la ravissante Sarah Butler (l’héroïne) qui nous avait littéralement bluffé, d’autant plus qu’à l’époque il s’agissait de son tout premier film.
L’ennui, c’est qu’en dehors de ces plaisantes retrouvailles, ce film n’a strictement rien d’intéressant à nous offrir. Jennifer devenue Angela est complètement incontrôlable après le trauma qu’elle a subi et doit faire face à une rage intérieure qu’elle peine à contenir. Oubliez le rape and revenge à proprement parler puisqu’il s’agit ici surtout d’un revenge movie où l’héroïne se transforme en redresseuse de tord en s’en prenant à tous les violeurs ou agresseurs qu’elle croisera sur sa route (les amateurs de scènes chocs seront comblés grâce à quelques scènes bien craspecs, entre
l’émasculation buccale
en clin d’œil à La Dernière maison sur la gauche - 1972 et ce type qui
se fait sodomiser par une canalisation !).
Sauf que le film se complait à choquer gratuitement au grès d’une histoire navrante et à la photographie particulièrement crade. C’est dans ces moments-là que l’on se dit qu’il serait temps que cette franchise s’arrête… sauf qu’il n’en sera rien puisqu’un quatrième opus a vu le jour et qu’il a été réalisé par Meir Zarchi (rien que ça !). Ce dernier revient derrière la caméra 40ans après son classique et y réalise ici… la suite de son propre film (on n’est jamais mieux servi que par soi-même ? A vérifier !).
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➽ Film vu dans le cadre d’une thématique « Rape and revenge »
La franchise au complet (avec quelques bonus) :
│ I Spit on your grave (1978) ★★★☆
│ I Spit on your grave 2 : Savage vengeance (1993) ☆☆☆☆
│ Turkish I Spit on your grave (1979) ★☆☆☆
│ I Spit on your grave (2010) ★★★☆
│ I Spit on your grave II (2013) ★☆☆☆
│ I Spit on your grave III : Vengeance is Mine (2015) ☆☆☆☆
│ I Spit on your grave : Déjà vu (2019) ★☆☆☆