L'Histoire prend sa place.
C'est une première pour moi et je vous avoue que je suis assez confus. L'Oscar du meilleur film étranger n'est pour moi ni bon, ni mauvais. Alors que j'ai l'habitude d'avoir un avis tranché sur les films, IDA, a cette particularité, d'alterner des très bons côtés et d'autres nettement moins.
Tout d'abord l'ambiance pesante du film en lié avec l'histoire raconté. En effet, l'histoire d'Anna, jeune orpheline élevée au couvent et qui part à la rencontre de sa tante, seul membre de sa famille encore en vie, est rythmé par une musique très douce et très peu présente. Le silence est donc de mise dans plus des trois quarts du film et reflète le traumatisme d'une Pologne dévasté par la seconde guerre mondiale et la déportation de ses juifs.
Et autour de ce thème fort, imageant la détresse d'un peuple au sortir de la guerre, Pawel Pawlikowski a choisi plusieurs procédés d'expression. Tout d'abord ce silence, comme le silence éternel des juifs morts sous la seconde guerre mondiale, mais aussi la lenteur du film, qui appui toutes les décisions prises parles principaux protagonistes. Enfin des images crues, comme celui d'une fosse commune où l'on voit encore quelques squelettes. Le tout étant exprimé dans un format noir et blanc, relatant le retour aux années 1960, et marquant l'histoire passé. Mais ce fond noir et blanc, à l'époque de la couleur, de la 3D et du 4k, désigne aussi l'opposition entre la lueur blanche, de cette fille qui découvre sa famille à mesure que passe le film, et le noir, exprimant ce sombre secret de famille datant de l'occupation nazie et qui la hante.
Malgré tout ce choix m'a également perturbé, car la lenteur parfois nous endors et (heureusement), le film ne dure que 1h20. Ce climat tendu aussi nous prend aux tripes, nous procurant par moment un certain malaise. Enfin le montage, est pour moi assez grossier. Au contraire d'un Birdman et de son unique plan séquence, les scènes semblent ici tournés à divers moments et juxtaposés, sans un réel travail de montage. Et pour un film récompensé par un Oscar, je me trouve partagé. Alors récompense mérité ? Je ne saurais m'exprimer sur ce sujet, car autant il le mérite sur certains traits, autant par moment, on ne comprend pas ce choix. A vous de faire votre choix désormais ...