L’intrigue d'Ida est simple, mais jamais facile.
Ida, une jeune orpheline que tout programme à devenir nonne, est incitée à visiter sa tante qu'elle ne connait pas avant de prononcer définitivement ses vœux.
Ce retour aux origines, à la ville, à ce que certains appelleront "la vrai vie", sera brutal, dur, mais jamais miséreux.
De la grisaille polonaise, des campagnes épurées, des façades vieillies, des quartiers miteux, le réalisateur fait du beau. Chaque plan, et je dis bien par chaque, la totalité des plans du film, se révèle une photographie sublime.
Figés, distants, immersifs, ses plans se révèlent, dés le tout premier, un travail d'orfèvre ; la réalisation est minimaliste mais belle à crever. Surfant sur tous les styles, le film trouve son inspiration de partout ; du drame sombre et déprimant au road trip familial, en passant par le récit initiatique et le film d'auteur à l'esthétique léchée, IDA est tout à la fois.
De l'austérité, Paweł Pawlikowski ne tire que le candide, le naïf, le subtil. Alternant gravité et simplicité.
Agata Kulesza, Marcia Gray Harden polonaise, et Agata Trzebuchowska, aussi belle qu'inquiétante, forment à merveille un couple facile mais jamais cliché.
L'une incite l'autre à "vivre" et se suicide, l'autre décide en hommage de "vivre" l'espace d'une nuit.
Cette vie, ce bouillonnement, cette rapidité et violence, c'est le plan final, brouillon et bouleversé.