Il est difficile d'être un Spectateur (parfois)
Je me sens épuisé, sale mais le film a une force hypnotique prononcée, tant qu'on en perd notre rapport au temps. Impossible de vraiment s'en détacher, on plonge dans la merde, dans les tripes, sans concessions. C'est un chaos général surplombé par des situations absurdes. Les plans sont très rarement d'ensemble, de ce fait on se retrouve souvent avec des gros plans, des inserts, les personnages voyagent dans le cadre, devant la caméra et la regardent comme un objet de curiosité, font passer des objets, de la fiente, du sang devant l'objectif, et tout le monde se bouscule. En termes de comparaisons au niveau technique et dans pas mal de scènes du récit j'ai beaucoup pensé à Aguirre de Herzog, notamment pour la relation particulière qu'entretient la caméra avec ce qu'elle filme. Elle en devient même presque un personnage, les mouvements et l'instabilité de la vue laissant supposer souvent un point de vue subjectif. Mais forcément, la photographie sublime nous rappelle facilement les confrères tauliers du cinéma Russe, n'est-ce pas Tarkovski?
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