Ma première rencontre avec l'univers de Stephen King eu lieu un samedi soir. Nous étions au début des années 90 (92 ou 93, je ne sais plus) et tout le quartier était devant son poste, fébrile à l'idée de passer trois bonnes heures devant ce que la télévision nous vantait être un sommet de l'horreur. Le lundi matin, la cour de récrée était en ébullition, chacun tentant vainement de faire croire aux copains qu'il n'avait même pas eu peur face à cette guerilla entre des marmots et un clown tueur venu d'ailleurs. Plus de vingt ans plus tard, aucun de nous n'a oublié la face enfariné de Tim Curry, alias Pennywise le clown.

Adaptée du pavé de Stephen King, "Ca" est une mini-série de près de trois heures qui reste diablement efficace encore aujourd'hui malgré son âge et ses concessions. Budget et censure oblige, le téléfilm de Tommy Lee Wallace ne retranscrit qu'un faible pourcentage de l'aura fascinante et effrayante du matériau d'origine mais a le mérite de le faire bien, faisant preuve d'une certaine modestie, lucide quant à sa nature de produit télévisuel grand public.

Construit en deux parties bien distinctes, "Ca" tranche dans le bouquin mais parvient in extremis a accoucher d'un récit cohérent et prenant, malgré une sacrée baisse de rythme dans sa seconde partie et surtout un final franchement décevant et expéditif. Heureusement, Tommy Lee Wallace conserve l'essentiel, à savoir une belle histoire d'amitié et un hymne à l'enfance et à ses croyances, capables de vaincre les cauchemars les plus abjectes et d'affronter un monde adulte qui ne croit plus en rien ou fait tout simplement semblant de ne rien voir.

Porté par un excellent casting (surtout en ce qui concerne les gamins) et par une musique angoissante, "Ca" est loin d'être la meilleure adaptation de l'univers du King mais reste un divertissement honnête et sacrément flippant, jouant beaucoup sur le surréalisme et mettant plus d'une fois le spectateur mal à l'aise, bien aidé en cela par la prestation flamboyante de Tim Curry, boogeyman ultime pour toute une génération d'enfants traumatisés par ce mec.

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le 6 janv. 2014

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Gand-Alf

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